[Sanglante] La légiste sur le billot !

Le poste de surveillance était en ébulition, comme tous les jours depuis le début de la série de meurtres qui avait frappé la ville. Les miliciens allaient en tous sens, épeluchaient des tas de dossiers, examinaient les maigres preuves. D'autres étaient assignés à la surveillance de la ville et les relèves allaient et venaient au fil des heures.

Un groupe de milicien débarqua alors, avec le capitaine de la milice à sa tête. Ils détenaient une jeune femme blonde qu'ils venaient d'arrêter. Il s'agissait de la légiste, Nathaly DAwn Freir, soupçonnée d'avoir dissimulée des preuves "capitales" dans l'affaire. Elle allait devoir à présent subir un interrogatoire dans les règles.

Les miliciens se séparèrent et seuls deux d'entre eux restèrent avec le capitaine et la prisonnière. Ils prirent la direction des salles d'interrogatoire. La jeune femme fut introduite dans l'une d'elle. On la fit s'assoir avant de lui enlever ses menottes. A la porte, un homme arriva avec une pile de dossiers dans les bras.

" Je m'en occupe... " déclara le capitaine en saissisant les fichiers.

" Mais... " commença à protester le milicien.

Mais déjà le capitaine lui avait refermé la porte au nez.

Nathaly se laissait diriger là où les miliciens voulaient l'emmener . Elle arriva donc dans une salle d'interrogatoire et on lui enleva enfin ces fichues menottes qui lui serraient les poignets . Elle toucha d'ailleurs ces derniers comme pour aider à faire circuler son sang plus facilement .

Elle vit alors le capitaine prendre le dossier des mains d'un autre et lui fermer la porte au nez. Elle fut surpris de ce geste et ne se demandait à quelle sauce elle allait être manger .

Elle resta assise dans son siège en regardant un peu la salle qui n'avait riende très rassurant . Ils devaient sûirement l'observer comme un animal en cage et scripter le mondre de ces gestes et de ces réactions . Elle resta cependant calme et ne voulait pas faire paraitre des expressions qui pourraient ainsi la trahir .

En silence, le capitaine prit place face à la jeune femme. Il déposa les dossiers sur la table qui les séparait et en ouvrit un qu'il commença à consulter. Puisque Nathaly travaillait pour la Milice, son dossier professionnel se devait d'être consulté en premier. Mais il savait qu'il ne trouverait rien, hormi des éloges et des notes reportant le travail merveilleux qu'elle fournissait dans le cadre de diverses enquêtes.

" Melle Dawn Freir... " commença t il en se détachant des dossiers pour la regarder en face.

Il fit alors glisser devant elle une photo de la première scène du crime. Sur le cliché, on voyait un ruban de fille trouvé parmi les restes du corps.

" Reconnaissez vous ceci ? " demanda t il d'une voix calme.

Pour l'instant, il lui semblait inutile d'accabler la jeune femme de nouvelles accusations. L'interrogatoire était surveillé à la loupe. Nathaly devait avoir l'occasion de se défendre de ce pour quoi on l'avait arrêté. Chaque chose en son temps. Il voulait d'abord reconstruire les faits un par un.

Nathaly regarda alors attentivement la photo , elle reconnaissait effectivement la victime en morceau avec le fameux ruban qui accusait magdalena et que Nathaly avait fait disparaître .

" Oui tout a fait, je reconnais les restes du corps que j'ai dû autopsier et le ruban qui était un des indices trouvé sur place . "

Elle poussa alors la photo vers le capitaine et attendit qu'il continue son interrogatoire où il fallait absolument ne pas se faire prendre . Elle croisa les bras et se remit correctement dans son siège en ayant l'air toujours un peu déconcertéé d'être ici , soupçonnée de tout ces meurtres.

Le capitaine reprit la photo mais ne la rangea pas tout de suite. Il la laissa posée devant lui puis fouilla de nouveau dans ses papiers pour sortir ce qui ressemblait à un registre.

" Pouvez vous me dire quand avez vous ce ruban pour la dernière fois ? Et qui a eu accès à cette preuve dans le cours de l'enquête, que ce soit des miliciens de terrain ou des personnes du laboratoire... "

Sa question semblait simplette. Jusque là, il n'avait pas réitéré les accusations qui pesaient contre Nathaly. Il faisait en sorte de la traiter comme un simple témoin. Dans son esprit, il faisait très bien la différence entre suspect et coupable. Certains pensaient que l'on est coupable jusqu'à ce qu'il soit prouvé le contraire. Le capitaine, lui, pensait qu'on était innocent jusqu'à ce que preuve soit apportée que ce n'était pas le cas.

Nathaly jouissait encore de la presomption d'innocence et pour lui, elle n'était pas encore coupable. Bien qu'il se doutait qu'il y avait anguille sous roche. Il n'aimait pas trop se sentir mener en bateau mais il respectait trop Nathaly pour la faire mettre au trou sous des accusations trop floues...

" je l'ai vu pour la dernière fois hier , quand moi et mon associée avons rangé toutes les pièces à conviction dans le grand coffre qui se trouve dans le laboratoire a coté de la salle d'autopsie . c'est moi même qui est prit soin de les emballés et de les déposer dedans et je me souviens même que les analyses étaient prévues pour le lendemain ."

Nathaly continua de prendre un air contrarié , en même temps il y avait der quoi vu l'ambiance oppressante qui régnait dans cette pièce.

" Officiellement , il n 'y a que moi ou autre personnes nommés par le procureur qui aient le droit de toucher à ces preuves ... "

Le capitaine hocha la tête. Il avait l'air sombre. Il devinait facilement ses collègues qui devaient s'agiter derrière la vitre sans teint. Nathaly ne reniait pas être la dernière personne à avoir eu accès aux preuves.

" Et hier soir, après avoir rangé ces preuves, avez vous constaté quelque chose d'inhabituel ? Quelqu'un est-il resté au laboratoire après votre départ ou auriez vu croisé quelqu'un en partant ? "

Le capitaine leva les yeux vers la vitre, face à lui. De l'autre côté, quelques miliciens faisaient la moue. Ils savaient que leur supérieur pouvait être plus virulent. Ils s'attendaient donc à le voir perdre patience et lancer ses accusations au visage de la légiste. Mais au lieu de cela, il restait parfaitement calme. Ses questions, certes, avaient l'air de trouver une voie de sortie pour Nathaly. Mais elles restaient tout ce qu'il y a de plus standard dans un interrogatoire et donc, parfaitement valables.

C'est là que l'interrogatoire fut interrompu.

Un milicien avait ouvert la porte à la hâte, faisant une grimace crispée à son chef. Il voulut murmurer une mise en garde mais il était déjà trop tard : un homme, l'air arrogant et victorieux, entrait dans la petite pièce :

"Ne perdez plus votre temps, capitaine, votre charmante légiste va pouvoir appeler un avocat avant d'avoir un procès en règle, les soupçons qui pèsent sur elle sont devenus trop lourds pour s'acquitter avec un simple interrogatoire."

Aether Connor avait annoncé cela avec un grand sourire. Il s'était posté auprès du capitaine, et baissa son regard vers Nathaly, toujours assise sur la chaise des accusés.
Le procureur semblait prêt à enchaîner une sortie VIP dans la soirée tant il paraissait décontracté, que ce soit dans ses habits ou dans son maintien.

"J'espère que votre grande amie, Selena Dashwood, la soeur de la suspecte dans l'affaire des meurtres, saura se montrer reconnaissante quand vous serez en prison à sa place..."

Et immédiatement son sourire devint celui du "J'tai eu !".... Il voulait lui montrer qu'il en savait déjà long sur l'affaire.
Aether n'ajouta rien d'autre, observant la légiste : il restait à savoir comme elle prendrait la provocation.

Nathaly pris un air très perplexe qaund elle vit arrivé '' l'énergumène '' . Elle le regarda faire son petit numéro sans rien dire car sincèrement ... il n'y avait rien à dire . Elle soupira d'ailleurs légèrement et eut un certain soulagement quand il eut finit de parler . On se serai cru au théatre !

" Excusez moi , mais qu'est ce que viens faire Selena la dedans ? parce que la à part faire votre numéro afin d'essayer d'épater la galerie , il n'y a que du vent ... et si vous pesez vos accusation la dessus c'est un peu maigre ... "

Son regard se reporta sur le capitaine , en vérité elle le plaignait . Elle resta de marbre et continuait de fixer le procureur avec un regard froid et presque vide , elle n'avait absolument rien à lui dire ... elle reporta son attention sur le capitaine pour tout de même repondre a la question :

" Bien donc avant d'être dérangé de nouveau , non je n'ai rien remarquer d'inabituel , Ava est parti en même temps que moi , et j'ai laissé comme à mon habitude les clefs à l'acceuil , là où tout le monde le fait , je ne suis pas autorisée à garder les clefs sur moi ."

Aether prit place, le capitaine s'étant levé pour lui laisser son siège. Il n'avait rien perdu de son amabilité, et son sourire le faisait paraître toujours aussi sur de lui. Diplomate, et sans doute trop narcissique pour prendre en compte l'avis d'une tierce personne, il répondit tout à son aise :

"Effectivement. Ce serait maigre si les accusations reposaient là-dessus. Donc, vous pouvez en déduire, si vous en faites l'effort, que nous avons d'autres preuves."

Il claqua des doigts et un milicien lui apporta une pierre ronde ornée d'une barre de fer en son centre. D'autres roches de même forme, avec un trou au milieu, étaient imbriquées dans cette barre, de sorte que l'on pouvait les faire tourner. Le procureur ne prit pas la peine de présenter l'engin : c'était un catalyseur magique, qui enregistrait des pensées, des paroles, des gestes épars.

"Malheureusement pour vous, vos petites manigances ont été enregistrées. ^^ Je vous passe quel passage en premier ? Celui où vous massez votre amie ou celui où elle vous supplie d'intervenir en faveur de sa petite soeur chérie ? Very Happy

"

Le capitaine ne regardait même pas, essayant de paraître dégagé : ce procureur lui portait sur les nerfs... Il avait tout d'un c*n en puissance !

" ah oui donc sur le simple fait que vous venez me presenter votre objet, vous allez m'accuser ... et si comme vous dit j'ai parler de manigances avec Selena , ca vous donne le droit de m'accuser ? "

" Et bien je vais arrêter de dire que je vais tuer ma mère à chaque fois qu'elle me dit quelque chose , par peur qu'on m'amène au poste avec un de ces engins . "

Elle resta installer confortablement dans son siège sans changer d'expression . Pour elle c'était une atteinte a la liberté d'expression ! Mais elle n'en dit rien et attendit la suite de l'accusation du procureur . Il est vrai qu'elle était un peu stressé car elle savait ce qu'elle avait fait mais bon elle n'y pensait pas , au cas où il est apparu chez le procureru un don de télépathie .

Aether prétait peu d'attention à celle qu'il voyait déjà sur le banc des accusés. Aussi aurait-lle pu suer à grosses gouttes et se moucher dans son soutien-gorge pour ne pas pleurer, il ne l'aurait pas vu. Son stress demeurait invisible.

Il écoutait cependant ses paroles, et un sourire de satisfaction perça ses lèvres à divers endroits, et il reprit son exemple d'un ton légèrement railleur :

"Oh, mais si votre maman venait à mourir selon les circonstances décrites dans vos menaces, et que l'on établisse que vous aviez le mobile, l'opportunité, et l'arme du crime en poche. Vous auriez du souci à vous faire."

Son sourire devint plus carnassier :

"On ne parle pas de paroles en l'air lancées après un coup de colère, mais d'une discussion posée entre adulte où l'une soudoie une légiste pour faire disparaître une preuve, et où la dite légiste accepte en dépit de son statut et de ses obligations."

Il avait encore un autre atout dans sa manche mais prenait tout son temps.... Twisted Evil

De l'autre côté de la vitre sans teint, quelques miliciens écoutaient cet échange avec grande attention. L'entrée fracassante du procureur leur avait fait comme un coup de théâtre et ils prêtaient à présent une oreille encore plus attentive à ce qu'il se racontait dans la salle d'interrogatoire.

Parmi eux se trouvait Roy. Contrairement à ses collègues dont le visage grave trahissait leur perplexité face à cette histoire de disparition de preuve, lui semblait tout à fait décontracté. Il souriait légèrement, un sourcil levé en signe d'amusement. On aurait dit qu'il était seulement le spectateur d'une pièce comique dont l'un des retournements de situations l'amusait au plus haut point.

Les bras croisés, il adoptait plus l'attitude d'un homme décontracté et tranquille que celle d'un milicien en pleine enquête criminelle. Les successions de meurtre ne semblait pas le troubler au delà et depuis le début, on lui avait fait maintes reproches sur sa façon d'aborder les choses de manière beaucoup trop distantes. Ce à quoi il répondait par un petit haussement d'épaules et d'un sourire en coin indéchiffrable.

Observant tour à tour le procureur et l'accusée, il savait que le magistrat ne jouait pas toutes ses cartes d'un coup. Mais pour l'instant, la jeune femme semblait tenir bon. Plissant les yeux d'un air curieux, il s'approcha un peu plus de la vitre pour voir sa réaction.

Nathaly ne quitta pas du regard le jeune magistrat et croisa les bras tout en se posant légèrement en arrière sur sa chaise .

" Donc pour vous le faites que j'ai dit que je le ferai me rend coupable de suite ? il y a quand même une différence entre ce que je dis et ce que je fais ... "

Nathaly se contenait , mais pourtant elle commençait a bouillir intérieurement , l'attitude du magistrat l'horripilait mais rien ne pouvait se lire sur son visage .

" En tout cas, tout ceci est complètement absurde . "

"Oui, vous avez sans doute raison. C'est absurde. ^^ Votre meilleure amie vient vous supplier de l'aider, vous acceptez, et le soir-même une preuve dont, vous aviez la charge et qui accusez la petite soeur, disparait. C'est complètement ridicule de vous suspecter. Very Happy

"

Il avait parlé avec sureté et goguenardise. Tous les criminels étaient caractérisés par leur mauvaise foi, leurs arguments ne tournaient qu'autour d'un vide grandiloquent. Il se souvint de l'époque où les gens devaient prouver leur innocence quand ils étaient accusés, cette jeune femme serait-elle capable de ce prodige ?

Aether glissa la main dans l'une de ses poches et sortit une pochette en plastique dans laquelle on voyait un petit bout de tissu dont les contours avaient été brûlés.

"Cela vous dit quelque chose ?"

Et sa voix, ainsi que son visage, avait soudainement pris un sérieux mortel. Il ne rigolait plus, il voulait maintenant procéder à l'élimination de l'élément corrompu qui risquait de faire tomber la grande machine de la justice.

Nathaly s'approcha légèrement pour voir ce que le procureur lui avait encore sortit du chapeau . Cependant , intérieurement , elle se mit alors à douter qu'elle resterai innocente avec cette preuve contre elle . Mais elle resta ezn et ne voulait rien montrer en apparence et se remit dans son siège .

" Apparament c'est un ruban brûlé ... enfin du moins visiblement un reste ... "

Elle laissa juste cette phrase s'évanouir dans un silence pesant. Mais intérieurement , elle se disait qu'elle était mal barrée !

Le regard de Roy restait fixé sur le visage de la jeune femme. Elle faisait preuve d'une certaine décontraction, répondant du tac au tac aux questions du magistrat. Elle ne laissait rien filtrer de ses véritables émotions, pourtant, tout semblait l'accabler.

Son propre visage reflétait une certaine satisfaction. Nathaly n'en disait rien mais cette preuve l'accablait fortement. Elle aurait du mal à se défendre alors que ce bout de ruban avait été trouvée directement chez elle. Il entendit certains de ses collègues qui murmuraient derrière lui, essayant de percer le masque d'indifférence de la légiste. Il savait que ce serait en vain. Elle ne laisserait rien filtrer, jusqu'à son procès du moins.

Son regard se posa sur le morceau de ruban qu'il avait lui-meme trouvé au domicile de l'accusé. Il songea alors, mais sans réelle inquiétude, que l'absence de mandat de perquisition lorsqu'il avait emmené un groupe de miliciens pour fouiller son appartement, ne leur porterait pas préjudice. Il n'aimait pas perdre du temps en paperasse...

"C'est même LE ruban de l'affaire, miss, et savez-vous où nous l'avons trouvé ?"

Question purement oratoire, mais Aether n'avait pas tellement envie de perdre davantage de temps : s'il semblait jouer avec elle comme avec une souris c'était juste pour la beauté du sport. Il fit un large sourire quand il annonça :

"Chez vous... Voilà qui est fortement regrettable, n'est-ce pas ?"

Il se leva alors, c'était terminé pour la jeune femme : ils avaient la preuve pour l'inculper, et ses mensonges ainsi que sa mauvaise foi ne l'aideraient pas au procès.

"Officier, je vous la laisse... ^^ "

dit-il, et saluant Nathaly d'une courbette ironique, il sortit de la pièce, emportant le ruban avec lui pour le remettre aux miliciens concernés.

Un officier passa derrière Nathaly pour lui mettre les menottes :

"Nathaly Dawn-Freir, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que...."

Et on connait la suite. La jeune femme était à présent dans les pépins jusqu'au bout pour avoir aidé une amie...

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