Ouverture du bal !

Tous les ans, l'université d'Aïsthèsis se portait volontaire pour accueillir l'évènement de la saison : le bal masqué de la cité d'Aïsthèsis. Pour plusieurs raisons : tout d'abord l'université offrait un cadre féérique, immense, et rempli d'un passé magique et intéressant. Nombreux étaient ceux qui aimaient se perdre dans les dédales du bâtiment en s'imaginant revivre au temps des plus grands mages. On trouvait souvent des couples, tapis dans les cachots, à la recherche d'un coin sombre où... s'amuser. (Et souvent, ils finissaient la soirée réellement au cachot, mais séparés, car ils avaient été surpris par les sous-fifres de la rectrice...)
Ensuite, les boissons étaient payantes, et cela renflouait de façon tout à fait spectaculaire les caisses de l'université, ce qui ne déplaisait pas à Hildegarde dont l'air fier et cupide était plus digne d'un certain canard avide d'argent que d'une guerrière.

La grande salle pour l'occasion était richement décorée dans des allures baroques : des miroirs gigantesques ornaient certains murs, de grandes voiles et rubans de couleurs flamboyantes tombaient ça et là. Une idée de démesure et d'exubérance sautait aux yeux. La musique battait son plein : une estrade avait été aménagée pour les musiciens et divers chanteurs prêts à mouiller leurs costumes pour que tous passent une bonne soirée.
De grandes buffets longeaient les murs avec moult boissons et mets de toute sorte.

Tous les habitants de la cité étaient conviés, les invités portaient des masques plus ou moins réussis, et bien entendu les Augures étaient masqués de mauve pour éviter les incidents. (Pas touche !)

Hildegarde portait une longue robe bleu, richement décoré, et ses cheveux étaient noués élégamment au dessus de sa tête... Elle devait en remercier son consoeur, Selena Dashwood, qui l'avait coiffée pendant près de 5 heures... Son masque aux teintes bleus et dorés étaient assortis à sa tenue et ne cachait que le haut de son visage.
De toute façon, même masquée, il était impossible de ne pas remarquer Hildegarde : une grande et blonde girafe qui surplombait la quasi totalité des invités... Cela agaçait quelque peu la rectrice en pareilles circonstances, car les nouveaux arrivants se sentaient obligés de venir la saluer, et elle commençait à sérieusement saturer de devoir faire des politesses.

Ceci dit, la salle se remplissait à vue d'oeil, et la rectrice songeait avec émotion à ses futures caisses pleines d'or....

[Le bal est lancé ! Vous pouvez poster votre entrée dans la salle à la suite de ce message ou ouvrir directement un sujet indépendant avec la mention : [Carn], et n'oubliez pas d'arriver masqué ! ^^ ]

Selena pénetra dans la salle doucement. Après avoir passé des heures à essayer de dompter la tignasse de la rectrice, elle avait enfin pu prendre un peu de temps pour se préparer elle-même pour l'occasion. Son regard se fixa sur Hildegarde, bien visible au milieu de cette forêt de têtes que la sienne dominait sans problème. Elle se dirigea vers elle pour la saluer.

Elle avait revêtu une longue robe de couleur rubis qui réhaussait son teint de lait et le flamboiement de ses cheveux. Ses épaules étaient dénudées par la coupe corset et une pierre d'ambre brillait à son cou, descendant légèrement dans l'échancrure de ses seins. Son masque était doré, réhaussé par quelques arabesques pourpres. Ses yeux, du même ambre brillant que la gemme, ressortait incroyablement ainsi. L'or du masque semblait se refléter dans son regard, comme des milliers de petites pétites. Un sourire léger s'égarait sur ses lèvres. Dans une telle tenue, elle n'avait plus rien de la professeur décontractée dont ses élèves avaient l'habitude. Elle avait l'air d'une vraie femme, mature et resplendissante.

" Cette soirée s'annonce des plus délicieuses... " glissa t elle à l'intention de la rectrice, une fois à sa hauteur.

Mais contrairement à cette dernière, elle dut tendre le cou pour essayer de discerner un visage familier. Elle attendait avec impatience de voir sa soeur arriver, vêtue de ses plus beaux atours. Un peu comme une mère qui s'apprête à admirer sa fille pour son tout premier gala de danse.

Sieghart arriva enfin. Pour l'occasion, il avait sorti son costume d'apparat. Il se composait d'un pantalon en velours noir, de petites bottes de la même couleur, une chemise bouffante blanche et d'un petit gilet bleu marine ornementé d'or. Il avait laissé ses longs cheveux flotté au gré du vent. Il portait sa chevalière comme à son habitude. Mais comme le veut la coutume, il revêtit un masque qui ne couvrait que le haut du visage. De couleur bleu marine, les contours luisaient d'un éclat doré.

« Mais qu'est ce que je fais ici déjà ? » Ses paroles n'étaient à peine qu'un soupir.

Personne ne l'appréciait dans le corps professoral mais il devait se l'admettre, c'est ce qu'il avait voulu. Il n'était venu que par politesse. Pendant un certain temps, il fit le tour de la salle afin de profiter du décor. Il était charmé par tant de beauté esthétique et la musique s'accordait bien à l'ambiance. Puis il fit plus attention aux personnes qui peuplaient la salle.

La première chose qu'il vit fut la rectrice. Cette femme était magnifique mais depuis qu'un certain événement s'était produit, elle l'avait fait surveillé. Pourtant, il se dirigea vers elle.

« Belle soirée madame la rectrice. Vous avez du goût c'est déjà ça ! »

Pour une fois, il ne cherchait pas querelle. Puis il se dirigea au buffet afin de se servir un verre.

Parmi les quelques masques mauves venus rejoindre la fête, se trouvait Relyss. La jeune fille était drapée d'une longue robe bustier façonnée dans un satin noir brillant sous les lumières de la grande salle. Un léger tissu blanc apparaissait derrière certaines coutures asymétriques. Ses bras étaient nus, seulement couverts par de longs rubans noirs entrelacés depuis ses épaules jusqu'à ses poignets. Dans une telle tenue, elle n'avait plus rien d'une jeune prêtresse. Seul son masque mauve aux entrelacs dorés témoignaient de son appartenance aux Augures. Les traits de son visage étaient soulignés par les différentes arabesques que formait le masque au niveau du front et de ses joues. Son regard émeraude était d'autant plus saisissant derrière ce masque. Elle avait laissé ses cheveux cascader dans son dos, tous juste ponctués d'une fleur de lys sur sa tempe. Malgré la sombre couleur qu'elle portait, elle renvoyait une image de pureté. On aurait pu voir débarquer dans la grande salle de l'université l'une de ses elfes mystiques que les anciens récits évoquaient souvent.

La jeune femme s'avança un peu au centre de la salle. Elle ne connaissait guère personne et craignait de se sentir seule malgré le monde rassemblé en ces lieux ce soir-là. Mais pour rien au monde elle n'aurait manqué un tel événement. Tant de musique, tant d'enchantement. Peu importe qu'elle soit seule, elle voulait profiter de ces rares moments de divertissement que sa vie de prêtresse lui offrait. Le seul prix à payer était de porter un masque violet. Mais qu'importe ?

Evitant quelques groupes de bavards, elle se fraya un chemin pour approcher le plus près possible de la scène où les musiciens avaient déjà entamé leur show. Sans un regard pour le reste de la salle, elle se fondit dans un coin un peu plus sombre et s'adossa au mur, s'abreuvant juste de musique et de solitude.

Linéar Normon était arrivé parmi les premiers, et pour une raison assez simple : il avait assuré la location et la vente de quelques instruments de musique pour des amateurs avides de montrer leur talent en ce jour de fête.

Lui-même tenait une petite valise en forme de violon, au bout de sa main gantée de noir. Il portait une chemise blanche à la coupe échancrée sur le devant, laissant voir sur son torse une médaille représentant une ligne harmonique. Elle scintillait doucement, son reflet d'argent faisant écho à la chevelure de l'homme, rassemblée en une queue de cheval revêche qui descendait jusqu'au bas de ses reins. Un pantalon noir et des chaussures tout aussi sombres venaient parfaire ce portrait tout en nuance. On aurait jamais cru que Linéar participait à un bal si un masque d'argent, aux arabesques bleus, n'était venu orner sa figure. Le masque dissimulait la partie supérieur de son visage, et l'emplacement des yeux étaient recouverts d'un verre opaque vu de l'extérieur. Son regard demeurait invisible.

Linéar s'éloigna de l'estrace, afin de ne pas être gêné par les autres musiciens : non pas qu'ils jouaient mal, mais leur ferveur conjuguées créaient des symphonies éparses que le mélomane n'appréciait pas toujours....

Le bal de l'université ... Sa mère le lui avait promis pour ses 15 ans. Mais celle ci était morte avant d'avoir pu offrir ce cadeau à sa fille. C'était son rêve d'enfance, et petite, elle observait de sa fenêtre les gens se rendre au bal, costumés et heureux. Et vestale ou pas, Sand'ha comptait bien y participer cette année là.

Elle s'était procuré en cachette une robe. Cela avait été plutôt compliqué. Car personne ne devait se douter qu'elle irait au bal. Personne ne devait pouvoir lui gâcher ce bonheur. Mais elle avait réussi. D'un rouge plutôt vif, la robe laissait apparaître les jambes élancées de Sand'ha. En forme de bustier, elle découvrait sa poitrine sur laquelle elle laissait pendre un collier argenté représentant des fleurs entrelacées. Ses longs cheveux blonds coulaient sur la robe tels une cascade d'or. Ils encadraient son masque, d'un rouge plus sombre. C'était un loup poursuivit par une dentelle chair qui masquait sa bouche.Le loup en lui même était entouré d'un gros fil doré. Quelques lignes très fines, du même doré formaient de discrètes arabesques sur le masque. Elle avait rejeté le masque violet qu'elle aurait du porter. Elle ne cherchait pas à se faire repérer, vu qu'elle était là en toute illégalité. Et puis, elle voulait goûter aux plaisirs de la vie, alors pas question de s'isoler de par sa place. Ses rêves de jeunesse qui lui avaient été volés, elle voulait tout de même les vivre.

Elle entra discrètement, lançant des regards furtifs pour être sur que personne ne la reconnaîtrait. Comme elle aurait préféré venir avec ses anciennes amies. Mais elle se serait faite immédiatement repérée. Cependant, elle comptait bien ne pas rester seule trop longtemps, et elle se fraya un chemin pour essayer de trouver une, ou un autre solitaire avec qui aller.

La soirée promettait d'être fantastique !

[Je voulais poster ici plus tôt mais ces trois dernières semaines ont été assez chargées ^^"]

Un jeune homme habillé d'une tenue de soirée très classique et sombre mais aux détails travaillé venait d'entrer dans la grande salle. Il avait prit son temps pour se préparer et était un peu en retard, chose rare pour lui mais rien de bien méchant. Il avait prit soin d'éviter toute touche de mauve sur son costume, le noir étant plus de rigueur, mais sans être morose. Il portait un pantalon finement coupé et des chaussures parfaitement cirées, une veste en queue de pie sur une chemise blanche, bref quelque chose d'assez anachronique. Le masque quand à lui recouvrait tout son visage, recouvert de peinture dorée aux reflets verts légers, la partie gauche était plutôt simple, juste une longue boucle d'oreille descendant dans son cou, et le front couvert d'arabesques. L'autre moitié était couverte par une sorte de cygne dessiné, la tête formant le sourcil droit, et les ailes s'élevant sur le haut de la tête.

Il aperçu rapidement la directrice qui dépassait d'une tête bon nombre d'invités. Il y avait déjà un petit attroupement autour d'elle et il s'en approcha tout en saluant d'une voix assez douce, presque inaudible à cause du brouhaha ambiant. Il ne savait pas vraiment qui était qui, vu qu'il venait juste de revenir à l'Université après une année d'absence mais reconnu un un masque mauve signe qu'une "religieuse" était parmi eux. Il ne fut pas très bavard et s'excusa alors bien vite avant de s'approcher de l'estrade comme prévu et s'assit devant le piano. Les autres musiciens se turent, il était prévu que le jeune professeur ouvre même le bal, il attendit quelques instants que le calme arrive et commença alors à jouer un air plutôt gai.

Valse d'ouverture

Pendant ces quelques minutes de musique il était complètement ailleurs, imaginant les gens danser, les couples se formant, les gens s'amusant, un petit air plutôt futile mais ne dégageant que de la joie, et sans même s'en rendre compte une de ses étoiles habituelles se forma et dansa autour du pianiste, frôlant ses doigts qui se baladaient allègrement sur les touches blanches et noires. Après cinq longues minutes il acheva sa petite mélodie puis se leva et fit une révérence polie à l'assemblée avant de laisser la place aux prochains musiciens, s'approchant du buffet, prenant alors un verre d'eau, relevant un peu le masque pour boire, regardant d'un œil attentif la grande salle.

De grand yeux noirs semblaient observer la salle derrière la grande porte. Avec timidité, elle poussa le battant et pénétra à l'intérieur de la grande salle. Ceres fit quelques pas en essayant de ne pas se prendre les pieds dans sa robe chamarrée. Douée pour la couture, elle avait elle-même confectionné son costume. Elle était d'un rouge profond, décorée de nombreuses dentelles blanches mais qui n'alourdissaient pas l'ensemble. Les manches étaient courtes et le col largement ouvert sur son buste. Sa robe faisait penser à celle des marquises, mais en moins complexe. Ses cheveux noirs étaient relevés en un chignon relativement complexe. Son masque lui cachait le haut du visage, accordé à sa robe, et de longues plumes blanches se dressaient sur le front.

Tenant un peu sa robe, elle marcha à travers la salle, observant les invités. Bien sûr, elle ne pouvait reconnaître personne, mais elle espérait se faire de nouveaux amis. Cela n'était pas facile pour elle de se jeter dans l'inconnu ainsi, mais si elle ne faisait pas le premier pas, la jeune fille ne pourrait pas se faire des amis ici. Quelques personnes semblaient seules, mais elle ne savait pas vers qui se diriger.

La robe n'était pas pratique pour danser, Ceres savait qu'elle ne pourrait pas montrer l'étendue de son art ici. Le piano était doux, c'était un homme qui en jouait. Il invitait à la danse. Lorsqu'il acheva sa valse d'ouverture, la jeune fille applaudit légèrement. Puis resta immobile. Elle voulait le féliciter pour sa prestation, mais n'osait pas. C'était peut-être un étudiant, dans ces cas-là, elle ne risquait rien. Mais si c'était un adulte... La danseuse aimait la musique, et se trouvait obligée de féliciter les bons musiciens.

Alors que la fête battait son plein, un jeune homme se risqua dans la grande salle bondée de monde. Des couleurs chatoyantes se mélangeaient avec ou sans goût. Le panel éclatant agressait quelque peu les yeux du prêtre, peu habitué à ces évènements, même s'il y participait tous les ans depuis qu'il avait quitté les études de théologie.

Heureusement, l'homme avait prévu de porter un joli masque de couleur violette. Prévu ? Non, en fait, il y était obligé, de par son statut. Cependant, il ne s'en plaignait pas. Après tout, celui-ci était plutôt joli, avec ses légères paillettes et son aspect de soie. Il lui recouvrait simplement la moitié du visage, laissant visible ses yeux bleus par les petites fentes du masque.

A ce moment, deux jeunes garçons lui adressèrent un sourire en sortant de la salle. Leopold semblait les reconnaître car il leur rendit le sourire ( à moins qu'il fut assez stupide pour sourire à tous les gens un peu amicaux qui passait, ce qui était aussi possible ). Sans trop savoir comment, le prêtre se retrouva avec un verre à la main.

"Merci ! Que Rad veille sur votre soirée et la rende agréable au possible !" lança-t'il à l'adresse des élèves qui s'éloignaient.

Il vida le gobelet d'un trait et fit une légère grimace. Apparemment, le contenu était plutôt fort.

"Quelle bande de garnement, cette boisson ne me semble pas vraiment autorisée par le culte..."

( Et non, ce n'était pas empoisonné ! ) On pouvait d'ailleurs se demander comment des élèves avaient pu se procurer une telle décoction. Il ne faudrait pas longtemps pour que la boisson lui monte à la tête, étant une personne à "l'alcool rentable", comme on disait. Mais c'était jour de fête alors...

"... bah, peu importe, ce bal est magnifique. Personne ne me remarquera... et puis, Rad est indulgent. Voilà que je parle tout seul à présent !"

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