Balayer, astiquer et se faire attaquer... [libre]

Il est des âmes qui aiment errer dans les bas quartiers d'Aïsthèsis, parce qu'elle leur renvoie une image qui leur semble la plus réaliste sur le monde. La ville basse était réputée pour être infestée de brigands de tous poils, du meurtrier le plus agressif au petit marchand au noir. Toute la panoplie des créatures les moins fréquentables y était représentée.

Aussi, ce fut une ombre familière qui se glissa derrière les brigands. Lavernne, vêtue de ses habituels vêtements de cuir sombre, était en quête d'une proie à terrifier. Mais sa réputation la précédait et tous ceux qui ne se sentaient pas la force de lui tenir tête avaient déjà déguerpis sur son passage, comme de vulgaires rats abandonnant le navire. A demie camouflée par la pénombre, la chevelure de feu et le regard tranchant de la vampire étaient ce qui se démarquaient le plus chez elle. Un sourire en coin ornait constamment ses lèvres et la plupart du temps, cela ne présageait rien de bon pour la personne en face d'elle.

" Tiens donc... on dirait que la soupe populaire me sert un panier garni ce soir... "

Sa voix résonna dans la ruelle, s'entrechoquant avec les murs. Cette voix qui était empreinte de moquerie, d'ironie froide et d'un soupçon de malveillance. Elle s'était accoudée contre le mur, observant les protagonistes de la scène. Il était difficile de discerner l'expression exacte de ses traits. Ca l'était toujours avec elle. Son regard fixe, presque mort, était immuable, indéchiffrable. Difficile de dire à quoi elle pensait à ce moment-là.

Lavernne ne chassait jamais par nécessité, mais par pur plaisir. Sa condition - mi-humaine mi-vampire - la protégeait de la plupart des faiblesses qui touchaient les vampires. Sa survie ne dépendait pas de quelques gorgées de sang. Ce qu'elle aimait surtout, c'était savourer le parfum d'une veine qui porterait encore les fragrances de l'effroi et de la panique. Sans cela, elle le trouvait bien fade...

Se décollant du mur, elle fit quelques pas vers l'attroupement. Les talons de ses bottes de cuir claquaient contre le pavé, battait doucement la mesure. Elle avait une façon assez féline de se déplacer... et comme tout bon prédateur, elle semblait sous le poing d'attaquer à tout moment... Elle tourna les yeux vers l'homme qui avait fait apparaître une boule de feu. A la lueur des flammes, les traits de son visage semblaient se déformer. Elle révélait ce qu'elle était vraiment : un démon...

" Chéri, tu devrais faire attention... Tu vas te brûler... " fit elle remarquer, la voix pleine d'un sarcasme non dissimulé.

Un sourire illumina son visage, révélant deux crocs luisants. Ce sourire portait toute la menace qu'elle représentait pour les brigands.

[ Bon, je vais faire les PNJ... essayons de les faire réagir de la manière la plus cohérente qui soit ! xD ]

Leopold vit les brigands se retourner dans une parfaite coordination. Ils firent un pas en arrière - donc vers le prêtre - lui cachant ainsi la vue. Ce dernier eut tout de même l'impression que les trois hommes ne possédaient plus cette sûreté qui arborait leurs visages quelques instants auparavent.

"Rad soit loué..." murmura-t'il.

Leopold ne parvenait pas à voir grand chose du visage de la nouvelle-venue. Seulement, tout à coup, il sentit que l'atmosphère s'était grandement refroidie. Quelque chose emplissait l'air. Quelque chose de négatif... peut-être de la haine ? En tant que prêtre qui prônait l'amour des autres, il ne reconnaissait pas cette haine. Mais était-elle tournée vers lui ?

"Écoutez, je crois que l'on peut tous discuter ? Que diriez-vous d'aller prendre le thé ? Il paraît que le Calice de Vie en sert un excellent !"

Mais personne ne semblait écouter le jeune homme aux convictions positives et exaltées. Alors que deux des voleurs semblaient vouloir s'éclipser... le dernier, dans un élan de rage, vexé par la réplique sarcarstique de la femme, lança la boule de feu qu'il avait préparé sur l'inconnue. Celle-ci, était tout de même de bonne taille, pour un non-initié - à présent elle avait la taille d'un melon. Cependant, Leopold nota que l'homme n'avait pas dû se rendre beaucoup à l'Académie...

C'est avec clairvoyance - ou stupidité - que le prêtre recula doucement vers l'autel et le toucha d'une main afin de lui porter chance.

[Dakodak ^^]

En tant que demie-vampire, Lavernne possédait une rapidité supérieure à celle des humains normaux. Il lui suffit donc d'un pas sur le côté pour éviter la boule de feu qui s'écrasa sur une poubelle et y mit feu. Tout aussi rapidement, la femme avança vers le brigand et l'attrapa par le cou, le hissant sans difficulté dans les airs. Ses pieds battaient dans le vide. Un sourire mauvais s'était profité au coin des lèvres de la vampire, accentué par la froideur de son regard acier.

" Je t'ai prévenu que tu risquais de te brûler... " siffla t elle, perfide.

Son regard glissa vers Leopold, toujours aussi tranchant.

" Tu crois vraiment que ce genre de vermine accepte de régler leurs différends autour d'une tasse de thé ? "

Le temps sembla se susprendre pendant un instant. Les flammes qui avaient embrasées les poubelles se reflétaient dans la chevelure rousse de Lavernne. On aurait presque dit qu'elle était elle-même coiffée de feu. Brusquement, elle rejeta le brigand au loin, près de l'incendie, menacant de le brûler vif.

" Leur sang n'est même pas assez bon pour en faire un vulgaire bouillon... " persifla t elle.

Devant la situation qui commençait à tourner au vinaigre, Leopold ne put s'empêcher de s'avancer vers les trois hommes. Ils semblaient être en mauvaise posture. C'était clairement un retournement de situation.

"Que faîtes-vous ?!"

Il s'adressait à la jeune femme, peut-être contre toute attente.

"Par Rad - qu'il me donne le courage d'intervenir - je vous demande d'arrêter ce carnage !"

Convaincu du bien fondé de sa manœuvre, le prêtre affichait un visage déterminé. Les trois hommes n'allaient pas attendre leur reste. Aussi, il ne leur fallut pas longtemps pour déguerpir en quatrième vitesse.

"Hey mais ! Où allez-vous ? o_O" s'exclama le prêtre, regardant partir les brigands à toute vitesse.

Leopold avait bien envie d'aller boire un thé au Calice de Vie. Apparemment, ceux-là n'aimait pas le breuvage en question...

"Au feu !" cria une voix dans la rue.

"Peut-être pourrions-nous nous éclipser rapidement, mademoiselle ? Je ne sais pas s'il existe une forme d'autorité mais si c'est le cas, elle risque de pas apprécier que nous soyons aussi prêt d'une... poubelle... flamboyante..."

L'activité soudaine qui venait de naître dans la rue avait empêché le prêtre de s'être interrogé sur la véritable nature de la personne en face de lui. Il n'avait pas vraiment vu la froideur dans son regard, ni la bestialité dans ces flammes qui se reflétaient dans ses cheveux. Malheureusement pour lui ?


[ Ouah je suis encore un peu malade... J'ai l'impression que certaines de mes phrases n'ont aucun sens ! ^^ ]

[Si si, c'est tout à fait compréhensible ^^]

Lavernne tourna les yeux vers Leopold. Il y avait quelque chose dans les paroles et dans l'attitude du prêtre qui lui faisait penser qu'il ne se doutait absolument pas de ce qui pourrait lui arriver. Mais elle n'avait pas envie de le détromper, oh non ! Pour s'amuser, elle accepterait volontiers qu'on lui donne du "mademoiselle" et qu'on la traîte comme une gentille fille. Cela rendrait le jeu d'autant plus attrayant.

" Oh, mais ce n'est qu'une banalité dans ces quartiers, vous savez... " dit elle d'une voix détendue.

Elle se demandait si son interlocuteur était vraiment naïf ou s'il jouait le jeu pour éviter de se faire manger tout cru. La suite des événements lui en dirait sûrement un peu plus long sur ce point. Elle lui fit signe de la suivre et elle emprunta une petite ruelle sombre adjacente à celle dans laquelle ils se trouvaient. Elle laissa derrière elle la poubelle en feu. L'air s'emplissait déjà d'une forte odeur de détritus brûlé. Mais comme si elle était insensible à ce détail et à la présence d'un feu de poubelle à quelques mètres d'eux, elle poursuivit son chemin et s'enfonça dans la pénombre de la ruelle.

Aussitôt qu'elle ne fut plus près du feu, sa chevelure flamboyante et son regard cessérent d'être aussi vifs. Mais elle n'en gardait pas moins un air inquiétant et malveillant.

Lavernne resta silencieuse aux premières exclamations du prêtre. Elle poursuivait son chemin, muette et fixée sur son objectif. On aurait presque dit qu'elle avait oublié jusqu'à l'existence du jeune homme. Elle avançait d'un pas tranquille, avec l'allure d'un chat qui arpenterait les ruelles sombres la nuit à la recherche d'un congénère avec qui se bagarrer ou d'une proie à se mettre sous la dent. Tous comme les félins, elle y voyait plus clair dans l'obscurité que les humains normaux. Elle n'avait donc aucun problème pour se déplacer de nuit, ce qui ne semblait pas être le cas du Prêtre.

Au bout d'un moment, elle finit tout de même par se retourner dans sa direction, d'un mouvement si vif et inattendu que même les rats qui traînaient dans les canivaux prirent peur et s'enfuirent en direction de poubelles plus tranquilles.

" La question ne serait-elle pas plutôt : êtes vous en train de me suivre dans une ruelle sombre, froide et déserte, loin des grands axes peuplés de la ville et à l'écart de toute réelle civilisation ? "

Elle eut un sourire narquois et haussa un sourcil d'un air moqueur. Quelque chose brillait dans son regard, quelque chose de malsain. En réalité, tout son être dégageait cette impression. Elle restait indifférente aux appels du prêtre envers son dieu. Elle ne croyait en aucune force supérieure, hormi la sienne propre.

" Allons, vous êtes un grand garçon, non ? Vous n'allez pas me dire que vous avez peur du noir... "

Elle tourna doucement les talons, faisant voler sa crinière rousse derrière elle, et poursuivit sa route sans même vérifier si le prêtre allait la suivre ou non.