Une nouvelle venue [LIBRE]

Voilà, elle y était, le hall d'entré de l'université. Devant elle, la magnifique statue de la déesse Istya à qui cette école était dédiée. Elle en sentit des frissons parcourir son échine. Elle y était vraiment arrivée, et cela n'avait pas été facile ...

Dès l'apparition de son don il y avait maintenant 6 ans elle avait travaillé fort pour le maîtriser, menaçant à plusieurs reprise de mettre le feu à la maison de ses parents !!! Ces derniers avaient bien tenté de lui trouver un professeur particulier, mais à l'extérieur de l'université, il n'y en avait pas vraiment et la jeune fille avait été obligé d'apprendre par elle même. Elle y était arrivée, avec de la patience et aujourd'hui, sa patience la récompensait par son entrée officielle dans cet antre de la magie.

Avant son départ de la maison paternelle, ses parents lui avaient organisé une fête grandiose avec tout ses amies et sa famille et elle avait promis de ne revenir qu'avec un diplôme en poche et assez de connaissance pour être l'une des meilleures magiciennes du continent, et personne ne l'arrêterait sur cette route qu'elle s'apprêtait maintenant à parcourir. Certes, il y aurait des difficultés, des obstacles, mais elle se savait assez mature pour relever tout les défis.

C'est donc avec confiance qu'elle franchis le seuil. Il lui fallait maintenant trouver le bureau de la rectrice afin de s'y présenter officiellement. Ce ne serait pas de la tarte, mais elle était confiante.

Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas la personne qui se trouvait tout juste devant elle et elle buta sur cette personne lui faisant échapper tout les livres qu'elle avait en main !! confuse, Mielka se précipita pour l'aider à tout ramasser

"Je suis désolée, je ne regardais pas où j'allais. J'espère que je ne vous ai pas fait mal au moins ?"

Gaya traversait le hall, des livres traitant de nécromancie plein les bras. Elle avait été en acheter quelques uns en ville et revenait avec de nouvelles lectures pour ses nuits d'insomnie. Elle portait une jupe noire dont la coupe étrange donnait l'impression qu'elle avait été déchirée par des chiens enragés. Ses jambes étaient recouvertes d'un bas résille dont certaines mailles avaient aussi été déchirées. Enfin, un corset lacé enserrait sa taille et laissait ses épaules largement dégagées. Elle ne paraissait pourtant pas vulgaire... mais assez inquiétante.

Alors que d'autres personnes auraient incendié la jeune fille qui venait de la bousculer, Gaya ne dit pas un mot. Elle observa la nouvelle venue qui se baissait pour ramasser les livres qui étaient tombés. Mais elle ne bougea pas d'un pouce pour l'aider. Elle l'observa de toute sa hauteur, avec la même indifférence qu'un souverain pour ses serfs.

" Il n'y a pas de mal... " répondit elle d'un air assez placide.

Ne reconnaissant pas ce visage, elle en déduisit qu'il s'agissait d'une nouvelle. Son esprit se mit tout de suite en mode inspection et observation. Elle paraissait souvent étrange, parfois même rude, aux yeux des personnes avec qui elle faisait connaissance. Elle et sa soeur jumelle semblaient sortir d'une autre planète. Mais elles vivaient parfaitement bien leur marginalité. On aurait même pu dire que c'était l'unique situation dans laquelle elles pouvaient s'épanouir.

" Nouvelle ? " demanda t elle, non pas pour avoir confirmation mais plutôt pour accrocher un début de conversation.

Elle avait ramassé tout les livres de la jeune fille et les lui avait remis. au premier abords, cette dernière semblait un peu froide et distante. Mielka trouva que c'était tout de même normal vu que les deux jeunes femmes ne se connaissait pas mais elle aurait apprécié un accueil un peu plus chaleureux ! mielka passa outre et afficha un sourire sur son visage, question de paraître gentille et sociable, mais sans toutefois passer pour une nunuche !

"Euh, oui, ça parait tant que ça ? Je viens tout juste de passer la porte en effet et je dois me présenter au bureau de la rectrice. Heureusement, je suis en avance à mon rendez-vous alors j'aurais bien aimé faire un peu le tour du propriétaire ... sans me perdre ..."

Ce jour là, Mielka portait une robe couleur safran qui seyait à son teint et avait natter ses cheveux. Elle voulait paraître à son avantage pour son entrée officielle dans cette prestigieuse université. Elle espérait aussi se faire des amies, quoique la jeune femme devant elle semblait distante, elle était quand même la toute première personne qu'elle rencontrait en ces lieux et elle avait encore du temps devant elle pour apprivoiser cette personne !

Gaya hocha vaguement la tête et continua de dévisager la jeune fille. Ses yeux verts ressemblaient un peu à ceux d'un serpent et semblaient à l'affut du moindre détail. L'expression de son visage restait fermée, elle avait une allure un peu inquiétante. Néanmoins, ses traits semblèrent se détendre un peu et c'est d'une voix presque joviale qu'elle annonça :

" Oh très bien... Si tu veux, Grand Père et moi pouvons t'accompagner... "

Par jovial, on entend pas le sens littéral du terme qui implique un certain sentiment enjoué. La jovialité de Gaya s'exprimait dans un ton qui paraissait assez éthéré, distant mais où ne perçait aucune trace de moquerie, de sarcasme ou d'étrangeté comme elle en avait l'habitude. Elle paraissait sincère - si tant est qu'un tel adjectif puisse lui être attribué.

Un léger froid planait tout de même à l'évocation d'une troisième personne. En effet, les deux jeunes filles étaient seules au beau milieu du hall... Il n'y avait aucun grand père à l'horizon. Mais au cou de Gaya pendant un étrange collier qui était en partie camouflée par ses vêtements. Il s'agissait en fait d'un collier composé de petits os... L'étudiante était nécromancienne. Mais quiconque ne faisait que la croiser pour la première fois l'aurait prise pour une folle qui s'était créée un ami imaginaire.

En réalité, le fantôme du grand père de Gaya flottait bien près du corps de sa petite fille, invisible aux yeux des autres. Et il paraissait profondément ennuyé.

Grand-père ? Mais de quel grand-père parlait elle ? Elle avait beau regarder partout, Mielka ne voyait personne d'autre que la jeune fille qui était devant elle ! Soudain, le pendentif accroché à son cou lui sauta aux yeux. C'était un os ! Et quand on avait un os sur soi, cela voulait donc dire qu'on pratiquait la nécromancie. Tout devint alors plus clair pour Mielka.

Elle sourit donc ;a la jeune fille devant elle et lui dit

"Bien sur, j'en serais enchantée ! Mais dit moi, je n'ai pas le plaisir de connaître ton nom ? Pour ma part, je me nomme Mielka Ulmer. Cela fait longtemps que tu étudies ici ?"

Mielka voulait en connaître un petit peu plus sur la jeune fille à qui elle parlait et c'était normal, question de savoir si elle pourrait un jour la compter parmis ses amies ! Mielka avait une certaine facilité à se faire des amies, étant sociable de nature, elle aimait se retrouver avec des gens, mais encore fallait-il qu'elle ai confiance en eux ...

Toujours aussi peu émotive, Gaya continuait de fixer son interlocutrice sans ciller. Aucun sourire n'éclairait son visage, elle restait de marbre, aussi froide qu'une statue. Difficile de discerner la vie qui animait ses prunelles. Pourtant il y avait une petite lueur qui indiquait qu'elle n'était pas totalement inerte. Ses yeux semblaient tout de même se rétrécir au fur et à mesure, se faisant scrutateurs, inquisiteurs. Elle ne disait pas grand chose, mais son regard en disait beaucoup sur son état d'esprit :

" Je m'apelle Gaya Nerden... Je suis en première année, je suis arrivée au début de l'année... " répondit elle d'une voix bien sobre.

Replaçant correctement ses livres sous son bras, elle fit un signe de tête à la jeune fille pour l'inciter à la suivre.

" Viens par ici, alors... Je vais te montrer où se trouve le bureau de la rectrice et je te ferai visiter au passage... "

Elle fit quelques pas dans le silence en direction du grand escalier qui menait aux étages. Elle se mit alors à chuchoter à une personne qui ne semblait toujours pas être visible. Sa voix se faisait agacée et froide quand elle s'adressait à cette personne. Visiblement elle avait une discussion assez houleuse.

" Cesse donc de ronchonner, grand-père, je n'ai pas envie de reparler de ça maintenant... Je n'ai rien fait de mal dans cette vieille bicoque, tout le monde en est ressorti vivant, non ? "

Il y eut quelques secondes de battement puis :

" Enfin, parmi ceux qui n'étaient pas déjà morts avant... "

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