Chroniques d'Aïsthèsis
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Chroniques d'Aïsthèsis

« L'existence n'est pas ce qui s'est passé, l'existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l'homme peut devenir, tout ce dont il est capable. » Milan Kundera
 
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 Yue Hwyddnès

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Yue Hwyddnès
Pirate - Maître d'équipage du Raven
Yue Hwyddnès


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MessageSujet: Yue Hwyddnès   Yue Hwyddnès Icon_minitimeMer 8 Juil - 4:06

[Ui, moi aussi je trouve que ça n'est pas une heure pour poster une fiche de présentation... Cool]
[Enfin valààà... J'ai vu que le Raven recrutait, donc je me suis permise de créer un(e!) pirate... J'espère qu'il n'y aura pas de problème, parc'que, bon... J'ai pas demandé la permission, kwaaa ! x)]



Etat civil

Prénom : Aymë
Nom : van Sèdhwynd
Connue de nos jours sous le pseudonyme (masculin!) de Yue Hwyddnès.

Âge : 27 ans

Situation familiale : S'en tient loin, très très loin... à défaut de pouvoir l'oublier.

Statut professionnel : Pirate à bord du Raven (Est-ce possible d'être un des maîtres d'équipage ?? =D [Un maître d'équipage ayant pour principale occupation l'entretien des voiles et des gréements, leur déploiement, etc... ;P])




Description


Physique : Une question vient parfois à l'esprit lorsque l'on croise Aymë pour la première fois. « Est-ce là une femme incroyablement masculine ou bien un homme aux traits inhabituellement fins ? »... Mais, bien vite, les rares personnes se posant une telle question optent pour cette dernière réponse. Parce qu'en fin de compte, après observation, cette silhouette est bel et bien virile... Et sa voix, grave et chaude -d'aucuns diraient mélodieuse- ne pourrait en aucun cas être celle d'une femme... si?!
Et pourtant, Aymë -ou plutôt Yue puisque c'est ainsi qu'elle se fait appeler- n'est en effet rien d'autre qu'une dame ! Mais cela, personne à ce jour ne le sait, et c'est tant mieux. Pourquoi ça ?!... Imaginez-vous vraiment qu'une femme vivant en tant que tel au beau milieu de ces bêtes en chaleur que sont les pirates ait une quelconque chance de survie ? Non... Bien sûr que non. Mais revenons-en à notre choucroute...
Ainsi, le visage de Yu', véritablement androgyne car très fin, est la seule chose qui pourrait trahir sa féminité. En effet, tout le reste de son corps est indéniablement masculin, modelé par ses quelques années passées en mer et, même avant (surtout avant!), par sa propre volonté, celle d'être prise pour un homme, elle qui, à présent tombée amoureuse de l'océan, ne voudrait jamais cesser ses amusantes... activités. Activités qui tourneraient pourtant immédiatement court si l'on venait à découvrir qu'elle n'est pas exactement ce qu'elle prétend être...
Oh non, en définitive, jamais on ne pourrait se douter, même en observant attentivement, que Yue est en réalité une dame. Malgré une taille moyenne, une silhouette fine et une carrure relativement modeste, on distingue sans peine les muscles noueux et puissants dissimulés sous cette peau légèrement hâlée. Cette jeune femme a effectivement autant de force, sinon plus, que bien des hommes... Encore quelque chose qu'elle doit à sa détermination hors du commun à ne plus paraître ce qu'elle est.
Mais toutes ces descriptions n'ont que peu d'importance puisque ce qui retient véritablement le regard et l'attention des autres est le visage de Yue... Et plus particulièrement les expressions qui s'y succèdent, toujours en constante évolution, jamais impassibles. Oui, cette belle gueule -il faut avouer qu'elle s'est souvent faite remarquer par des filles plus qu'intéressées... ce qui l'a, à chaque fois, doucement faite rire!- aux lèvres fines semble devoir toujours exprimer quelque chose, que ce soit la joie ou la tristesse ou, plus couramment, l'insolence ou la raillerie. La bouche ainsi toujours étirée en un sourire, qu'il soit ironique, moqueur ou autre, Yu' pourrait représenter l'archétype de l'homme (ou femme!) heureux, vivant au jour le jour... Et ses grand yeux d'un noisette tirant parfois sur le topaze ne font qu'appuyer cette hypothèses puisque, à l'instar de son visage, ils sont capables de transmettre un nombre incroyable d'émotions, allant de l'expression amicale et avenante au regard dur et menaçant, en passant par le coup d'œil réfléchi et pensif. Néanmoins, lorsque l'on observe avec attention ses yeux en apparence si expressifs, on peut se rendre compte qu'en réalité, quelle que soit la sympathie qu'ils expriment, ils ne sourient jamais -ou presque. Ainsi l'observateur attentif, s'il creuse encore un peu plus profond dans ce regard en définitive pas si aimable que cela, pourrait réaliser que cet « homme » reste, au fond, en permanence froid et distant, comme détaché des choses, des gens, du monde, de tout... comme voyageant dans un autre monde, inaccessible. Un monde fait de liberté, d'eau et de vent.
Mais, parfois, même ces yeux-là se voilent, abandonnant leur indifférence habituelle mais cachée pour n'être plus qu'un océan de tristesse. Un océan de mystère, aussi, car serait bien avisé celui capable d'expliquer ces étranges mélancolies...
Toutefois ces moments sont si rares qu'on les oublie presque, et ne reste alors de Yu' que cette impression de bonne humeur et cette senteur de liberté, cependant parfois mâtinées de crainte, car la jeune femme sait aussi se montrer dangereuse, voire bel et bien menaçante quand il le faut... ou quand elle n'a pas envie d'être dérangée.
Souvent habillée de couleurs claires -cette couleur s'accordant parfaitement avec ses cheveux châtains, portés plutôt long pour un -prétendu- homme, mais pour ainsi dire jamais correctement coiffés- Yue porte généralement des tenues décontractées, genre voyou, et a toujours l'air d'avoir enfilé ses fripes à la va-vite. Encore un style qu'elle se donne... Malgré cela, elle n'a jamais -au grand jamais!- l'air négligé qu'on la plupart des membres de son équipage. Certainement les reste d'une enfance plus... aristocratique.


Caractère : Yue est ce qu'elle paraît, ou du moins partiellement. D'un naturel relativement enjoué et plus que sociable, la jeune femme est d'une compagnie plutôt agréable et appréciée. Elle taquine et joue -provoque serait plus exact- verbalement parlant à longueur de temps, voire même avec des personnes qu'elle peut ne pas connaître... Elle semble ne jamais rien prendre au sérieux et les mauvaises nouvelles ont l'air de lui passer complètement au-dessus de la tête. En réalité, elle relativise beaucoup et déteste s'affoler pour un rien. Impétueuse et indomptable, elle paraît également se moquer en permanence de tout un chacun. Comme pourrait le confirmer le fait que, quel que soit son interlocuteur, quel que soit son statut social, Yu' le tutoiera, inévitablement. En se fichant complètement des conséquences d'un tel pesudo-manque de respect. Oh oui, en ce sens, la jeune femme peut parfois être prise pour une éternelle gamine. Quoiqu'elle gardât en permanence une sorte de dignité qui force l'attention, et cet honneur étrange propre aux gens de son « espèce »... les pirates. Mais tout cela n'est-il pas au fond un genre que Yue se donne, afin de tromper son entourage et le monde ?...
Certainement... Mais seulement en partie. Car ces traits de caractère forment bel et bien la surface de l'âme de la pirate, une partie certes peu profonde et superficielle, mais tout de même vaste. Et, sous cette façade, que se cache-t-il donc, me direz-vous... La réponse est simple. Quatre mots se cachent dans les profondeurs de cet esprit moins lumineux qu'il n'y paraît.
Indifférence est le premier. Parce que, en fin de compte, tout ce qui ne concerne pas directement Yue l'indiffère, quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse. Mais ceci ne veut pas dire qu'elle n'enregistre pas parfaitement les évènements... Intelligente, elle saura parfaitement en tirer avantage -si elle y trouve son intérêt. Une indifférence, donc, qui se font totalement dans un égoïsme forcené, cupide et opportuniste... Mais en réalité, Yu' n'a pas mauvais fond malgré son égocentrisme un peu poussé. Elle n'a simplement pas envie d'avoir à s'occuper de quiconque autre qu'elle-même. Et puis, n'est-on pas affranchi de beaucoup de choses lorsque l'on ne pense qu'à soi ? N'en est-on pas plus libre ?...
Oui, la liberté. Une idée, un concept, le second, qui devrait même est le mot au-dessus des trois autres, le maître-mot, tant il pourrait résumer toute la personnalité de Yue. La Liberté, avec ce grand L, que la jeune femme pourchasse depuis toujours, ou du moins depuis aussi loin qu'elle s'en souvienne. Tout son être tend, peut-être encore plus que le reste de l'humanité, à être libre. Et c'est certainement de là que vient son incapacité à véritablement se lier aux autres, tout comme le fait que, depuis toujours, elle cherche à rester seule et sans attache. Et, tel qu'elle se le répète si souvent, tant et si bien que c'est à présent cette maxime qui, de sa chaude lumière, éclaire son futur -à défaut de son passé- : « la vraie Liberté n'est pas le choix de ne faire que ce que l'on veut. La vraie Liberté est un état d'esprit, rien qu'un état d'esprit. Insaisissable ». Peut-être son amour de la mer et du vent vient-il de là, admirant la conscience apaisante et infinie, quoique capable de terribles colères de l'une, enviant l'impétuosité déroutante et l'indépendance enjouée de l'autre... Et elle leur ressemble, quoique tout à fait involontairement, elle à la personnalité si imprévisible, incapable de réagir deux fois de la même manière à une même situation. Lunatique, par conséquent.
Volonté est le troisième mot. Parce que Yu' possède une volonté de fer qui fait d'elle une vraie tête de mule. Et qui n'arrange en rien son sale caractère, elle qui démarre au quart de tour. Mais paradoxalement, même si elle peut sembler s'énerver très facilement -surtout quand elle perd, à quoi que ce soit, mauvaise joueuse de mauvaise fois qu'elle est-, elle ne se fâche véritablement que très, très rarement. Seulement, quand cela arrive... mieux vaut espérer ne pas être la cause de cette colère. Parce que la jeune femme peut se montrer redoutable, aussi, quand elle s'y met... Pirate oblige. Et, d'un autre côté, elle sait aussi se montrer très, très méchante et blessante. Parfaitement consciente de ce dont elle est capable, elle ne sous-estime pour ainsi dire jamais les autres... ni ne les sur-estime. Une détermination infaillible, disais-je donc, qui mène certes la jeune fille à penser qu'elle n'a jamais tort, mais qui, plus sérieusement, lui a permis de devenir ce qu'elle est à ce jour. A savoir un homme, ou du moins un homme aux yeux des autres. Oh, je vous vois venir, avec vos airs condescendants et vos mines entendues. Mais non, Yue est tout sauf une perverse aux penchants bizarres, voire une travestie cherchant à piéger de petites filles effarouchées mais charmées par son visage androgyne... Non non non. Non ! Yu' est simplement tombée folle amoureuse de l'océan et de la liberté qui y vogue. Et comme jamais une femme n'aurait pu véritablement donner libre court à cette adoration... elle s'est faite homme. Quoi de plus simple ?... Tout, répondrez-vous. Mais, et je l'ai déjà dit, la jeune pirate possède une volonté hors du commun qui la conduit à ses fins, toujours et quoi qu'il arrive. Toutefois... Et, oui, vous pouvez le dire... Un brin de folie s'est bel et bien glissé dans l'esprit de cette jeune femme. Ce qui m'amène au quatrième et dernier mot.
Déviance. Parfois sujette à de foudroyantes crises de folie desquelles elle ne garde aucun souvenir, ou au mieux quelques sensations vagues et floues, Yue peut alors se révéler complètement frappée... et indubitablement dangereuse. Néanmoins, à l'image de son caractère, ces accès de démence restent imprévisibles, aussi bien dans le temps que sur la forme. Tantôt retransformée en petite fille pleurnicharde, tantôt animée de pulsions sanguinaires, Yu' est encore plus surprenante lorsqu'elle devient cinglée qu'en temps normal... C'est pour dire ! Toutefois ces crises semblent s'être depuis quelques temps restreintes et ne sont donc plus que rarissimes à présent... et d'autant plus étonnantes.


Pouvoirs :
- Contrôle du Vent. Enfin, contrôle... Tout est relatif, dirait un certain physicien méconnu -ou presque. Parce qu'en réalité, Yue ne contrôle pas grand chose. Non, le vent est simplement son « ami », comme elle se plaît à le dire. Il lui parle, elle l'écoute. Elle lui murmure, il lui répond. Et, si elle n'arrive à saisir sa « véritable » voix et ses messages aux allures d'énigmes qu'en de très rares occasions, elle ne l'en aime pas moins. Et ceci semble être réciproque, puisqu'il n'est pas inhabituel qu'une brise taquine vienne jouer autour d'elle... Ainsi, si vous apercevez Yu', perchée en équilibre précaire à quelques dizaines de mètres de hauteur sur un des mâts et en train de s'occuper d'une quelconque voile, et sentez brusquement une bourrasque se lever... ce sera dans l'unique but de manquer de la faire tomber. Et de lui filer une belle frousse, en passant. Ainsi vont les relations entre gens moqueurs...
Mais, parfois, lorsque Yue le lui demande, le vent se met à souffler pour elle, à lui obéir en quelque sorte. Et encore, pas toujours. Parce que le vent est capricieux et n'accède pas si souvent que ça aux souhaits des hommes, même si l'homme en question est une... « amie ». Mais ce « pouvoir » -quand il fonctionne- reste bien pratique, surtout lorsque l'on est pirate et que, par pu hasard, la mer se retrouve d'huile...
- Métamorphoses corporelles mineures. Encore que, comme son précédent pouvoir, Yu' ne le contrôle pas tout à fait bien. Pas du tout, même. En effet, en plus de ne pouvoir transformer rien d'autre que de petits détails -et uniquement sur son propre corps, en aucun cas sur autrui-, les métamorphoses de la jeune pirate semblent ne pas pouvoir excéder les deux minutes de durée... En fait, il n'y a que deux choses que Yue réussisse correctement à modifier. Mais cela, personne ne doit le savoir... La première est sa voix, qu'elle rend bien plus grave et masculine que son timbre 'féminin' naturel, lui doux et chantant. La seconde n'est rien que moins que... sa poitrine. Ohh oui, la jeune femme arrive à masquer parfaitement -ou presque- ses formes pourtant généreuses. En revanche, afin de maintenir cette métamorphose durant son sommeil, elle doit s'entourer le « torse » de bandages très serrés... ce qui n'est pas toujours très confortable. Et, qui plus est, altérer ainsi en permanence son corps peut, à la longue, la fatiguer énormément.
- Compétences au sabre plus que remarquables. Parce que si, en ce qui concerne la magie pure, la niveau de Yu' avoisine le zéro absolu, on ne peut lui retirer le mérite d'être un bretteur particulièrement doué. Et encore plein de promesses. En effet, merveilleusement servie par sa précision et sa souplesse toutes féminines auxquelles s'ajoutent la force et l'expérience acquisses aux fil de ses années en mer, Yue, une lame à la main, est une redoutable adversaire. Et c'est peut-être pour cela, parce qu'elle est parfaitement consciente de ce qu'elle est sans pourtant verser dans une puérile vanité, que nul ne l'a jamais vue se balader sans rapière, coutelas ou autre sabre au tranchant dangereusement affuté pendu à la ceinture.


Particularité : Yue porte en permanence une boucle à l'oreille droite. Et, dans le creux de sa main gauche, est tatouée une ancienne rune symbolisant le Renouveau, ou encore la Renaissance.


Dernière édition par Yue Hwyddnès le Mar 4 Aoû - 16:48, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Yue Hwyddnès   Yue Hwyddnès Icon_minitimeMer 8 Juil - 4:07

[Ui ui, c'la suite... Parce que le tout ne passait pas en une fois ! u_u']



Histoire


Biographie :

Seizième année. Émergence.

Elle avait tout oublié. Elle ne se souvenait plus de rien. De RIEN.
[...]
Non, c'était faux. Les images, les souvenirs, fuyaient puis revenaient, toujours, inlassablement, quel que soit le nombre de fois qu'elle les chassait. Elle voulait tout effacer, sombrer dans l'oubli. A jamais. Et pourtant l'éclairait la dure et cruelle lumière des souvenances. Lui rappelant la prostration, le choix volé, la liberté amputée. Et le poids, surtout. Le terrible poids qui, chaque jour un peu plus, l'écrasait, elle, son cœur, et son âme. L'idée de porter la destinée de sa famille. Le devoir de reprendre la place de son père, de finir à jamais liée par des règles de bienséances et de pouvoir factices. Alors qu'elle-même ne rêvait que de nouveaux horizons, de découvertes et de vent. De fuites, aussi. Loin, bien loin des hommes. Là où il n'y a plus personne autre que soi-même. Là où nos propres pensées deviennent nos compagnes et nos amies. Là où la solitude est si absolue que les rêves eux-mêmes ne s'y risquent pas, préférant laisser l'esprit à sa torpeur et à ses dérives intérieures.
Mais elle ne le pouvait pas. Parce que si elle partait aussi loin, elle devrait abandonner Sähra. Sa petite sœur, aussi faible qu'elle-même était forte, aussi innocente, douce et belle que la brise du soir qui souffle, si mélancolique, et murmure des promesses de lumières aux feuilles des arbres qu'elles tirent de leur sommeil de mort. Elle l'aimait, elle l'adorait, sa sœurette vénérée. Alors, même si ça signifiait obéir à son père et étudier, encore et encore, même si ça signifiait ne plus respirer l'air frais de l'indépendance et se laisser emprisonner par des responsabilités honnies, elle resterait. Et, parce qu'elle devait protéger sa Sähra à la santé si fragile de tous ces poisons qui couraient le monde et qui de leurs yeux mesquins la guettaient, elle ne pouvait rien oublier. Aussi fort qu'elle le souhaitât, elle ne pouvait -ne devait!- pas. Et, pour cela, paradoxalement, elle la haïssait.



Dix-huitième année. Essor.

Le vent m'a murmuré hier soir, alors qu'encore une fois, perchée sur le toit de ce château que je hais tant -bien que ce fut bientôt le mien, celui des van Sèdhwynd!-, je tentais vainement de me perdre dans l'infinité de l'empyrée, une bien étrange maxime. Lui si taquin s'était alors fait calme et doux, et sa voix a chassé toutes les sombres pensées et autres rêves de lumière de mon esprit. « La vraie Liberté n'est pas le choix de ne faire que ce que l'on veut. La vrai Liberté est un état d'esprit, rien qu'un état d'esprit. Insaisissable. », m'a-t-il chuchoté.
Je n'ai pas compris. Je ne comprends toujours pas. Comment peut-on parler de liberté à quelqu'un comme moi, suivant docilement le chemin sur lequel on m'a bien malgré moi poussée et s'attachant chaque jour un peu plus à une existence morne et sans saveur ?... Je ne comprends pas.
Mais j'aimerais tant fuir, partir, loin, très loin. Et ne jamais revenir. Parce qu'enfin sans liens ni attaches, je pourrais véritablement librement choisir, et non plus me laisser traîner par mes sentiments. N'est-ce pas là état d'esprit suffisant ?...



Vingtième année. Éveil.

Cela faisait deux ans. Deux années qu'elle étudiait dans cette université, Istya. Deux années qu'elle ne voyait plus sa famille que par intermittence. Tant mieux. Mais deux années qu'elle passait loin de sa sœur aimée et détestée tout à la fois. Deux années perdues loin de sa raison de vivre. Elle abhorrait ces cours, ce travail, ce temps à jamais inutilement envolé, si éloignée de sa Sähra. Et pourtant, pourtant... Chaque jour qu'elle voyait défiler, elle l'en haïssait encore un peu plus. Parce que cet amour qui l'accrochait si fort à sa sœur, cet amour si fusionnel et protecteur, cet amour l'empêchait de fuir, loin, loin de ces responsabilités qui lui volaient sa vie. Ohh oui, elle maudissait sa cadette autant qu'elle l'adorait.
Mais pourquoi dans ce cas, pourquoi n'était-elle capable de ne montrer que de l'aversion lorsqu'elle se trouvait face à la personne qu'elle chérissait le plus au monde ?... N'était-elle qu'un monstre cruel, se délectant de la souffrance dans les yeux d'une fillette maladive contemplant son aînée tant redoutée mais vénérée ?...



Vingt-et-unième année. Déchéance.

- Aymë... Ay'... Tu sais... même si toi... 'oujours détestée... parc'...étais pas... 'sez forte... pas comme toi... Moi... toujours... Tu as touj... mon modèle... Je t'ai... me... grande sœur... à jam...
Ainsi s'éteignit la deuxième née van Sèdhwynd, ces redoutables aristocrates maîtres du vent, victime de son naturel maladif et d'une fièvre qui, cet hiver-là, fit quelques milliers de morts. Et, perdue dans un océan de désespoir, Aymë laissa s'écouler doucement une larme, pure mais douloureuse, qui, après avoir tracé un sillon irrégulier sur un visage tordu en une grimace de souffrance, tomba lourdement sur une petite main froide et inerte serrant pourtant encore désespérément une autre, plus chaude mais inanimée, alourdie par un chagrin sans nom.
Ay' lui ferma les yeux.

- Moi aussi je t'aime, sœurette.
Et cette première larme fuit suivie de nombres de ses semblables.


Vingt-et-unième année. Folie.

Je ne sais pas ce que je fais dans cette petite ruelle des bas quartiers. Je ne sais pas ce que je fais, habillée aussi pauvrement, avec pour tous bagages assez d'argent pour vivre chichement pendant quelques mois et... mon médaillon, aussi grand que mon index, où se cache une des rares photos de Sähra et moi. Heureuses. Il y a de cela quelques éternités, me semble-t-il.
Parce que tu n'es plus là, sœurette... Ta mort troue l'univers -mon univers ! A quoi sert-il de continuer à avancer, à présent ?... Mais avancer où, surtout ?... Je n'ai plus de chemin. Parce que je n'en ai jamais eu un. Je n'ai qu'été traînée sur celui d'un autre. Mais je peux fuir maintenant. Loin, très loin, jusqu'à ce que j'oublie mon passé, ma famille et l'immarcescible douleur qui ne cesse de cruellement enserrer mon cœur. Jusqu'à retourner au stade de rêve parmi les songes étoilés.
[...]
Songes ? Oui, ces sensations, bribes fugaces de souvenirs, douloureuses réminiscences teintées de joie malsaine et de soif... meurtrière. Des images étranges défilent devant mes yeux. Ai-je donc recommencé ?... J'ai peur, Sähra. Il n'y a jamais que toi qui aies réussi à m'arrêter, lors de ces crises de démence. Mais tu nages maintenant dans des rêveries illuminées qui te rendront à jamais heureuse, et je suis seule, sans toi. Qu'ai-je donc fait ?...



Vingt-et-unième année. Renouveau.

Parricide était la réponse à ma dernière question. Parce qu'il t'a abandonnée, Sähra, jamais je n'aurais pardonné à cet homme aussi égoïste. Je n'étais pas moi-même lorsque j'ai poussé ce corps si écœurant par-dessus le balcon, et pourtant...
Mais je sais que tu n'aurais pas aimé que je me lamente, sœurette. Je me tairai donc. Et ne te conterai rien qu'une chose :...
Je vais suivre mon rêve, finalement. Fuir, loin, très loin. Loin de ceux qui me recherchent pour mon crime. Loin des hommes, de tout. Je vais fuir en me cacher au fin fond de mon âme. Jusqu'à oublier, tout oublier, jusqu'à sombrer dans l'oubli et jusqu'à ce que mes pensées deviennent mes compagnes et amies. Là où la compréhension est si absolue que les rêves eux-mêmes ne s'y risquent pas, préférant laisser l'esprit à sa torpeur et à ses dérives intérieures. Et là, enfin, je pourrais te revoir, Sähra, et t'avouer combien je t'ai infiniment aimée.
Parce que, vois-tu, j'ai enfin compris. La liberté ne consiste pas à fuir aussi loin que possible. Pour être libre, il suffit de plonger en soi-même. Et d'y croire. Et de croire en ce que l'on croit.
Et j'ai retrouvé en quoi croire. Parce que l'immensité calme et mystérieuse de l'océan aux reflets si changeants et pourtant identiques, aux mouvements harmonieux aux allures de caresses, aux chuchotis d'éternité et de rêve -et peut-être même de rêves d'éternité- m'a happée, engloutie et impitoyablement dévorée. J'en suis tombée amoureuse, Säh'. Et cela semble amuser le vent qui toujours me suit.
Un bateau mouille en ce moment à Aïsthèsis. Tu l'aurais aimé. Majestueux, imposant, intriguant mais étrangement craint. La rumeur dit qu'il appartient à de dangereux pirates. Y crois-tu ?... De toutes manières, je m'y présenterai demain. Si on me prend pour un homme, on m'engagera. Forcément.
Et, enfin, je pourrais vivre libre, au beau milieu du vent impétueux et de la mer aux bras aimants. Je vivrai, oui. Pour nous deux. C'est une promesse -ma dernière-, Sähra.



Scolarité : Yue a étudié durant trois petites années à Istya, avant de quitter l'université de façon un peu... précipitée.


Ambition : Vivre, libre. A jamais. Et oublier.


[Et maintenant, 'peux aller au pieux !!... Quoique, je dormais déjà sur place... =D]
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MessageSujet: Re: Yue Hwyddnès   Yue Hwyddnès Icon_minitimeMer 8 Juil - 12:23

Relations


Connaissances :
[Ou ceux que l'on peut connaître, vaguement ou plus, mais sans que cela ne nous pourrisse la vie -ou presque pas-]

L'équipage du Raven, Roy Kinnàn

Divertissements :
[De ceux qui sont chiants, colériques, naïfs, râleurs ou même idiots... voire tout cela à la fois. Mais qui restent néanmoins follement amusants... ou pas]

Syd Sheol, Sheyt'an, Magdalena Dashwood

Personnes respectées :
[Même si parfois elles peuvent se montrer drôlement emmerdantes]

Jack Ravenheart

Amis :
[Ou de ceux qui nous attachent, nous emprisonnent et nous pourrissent la vie... plus ou moins bien]

Le Vent

Amis proches :
[Les autres qui, en plus de nous pourrir l'existence, se prennent pour un quelconque ange gardien]

Haha !

Personne aimée :
[Ou de celles qui nous enchaînent encore plus que les autres mais que l'on ne peut malgré tout pas haïr... ou pas autant qu'on le souhaiterait]

J'ayyyme les blagues de ce genre ! 8D

Personnes peu appréciées :
[Auxquelles on souhaiterait simplement trancher le cou]

Les membres de la Milice, Vera von Keran, Sheyt'an

Ennemis :
[Ou ceux qui finiront pendus par les pieds, les boyaux à l'air et les yeux crevés]

None
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MessageSujet: Re: Yue Hwyddnès   Yue Hwyddnès Icon_minitime

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