Chroniques d'Aïsthèsis
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Chroniques d'Aïsthèsis

« L'existence n'est pas ce qui s'est passé, l'existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l'homme peut devenir, tout ce dont il est capable. » Milan Kundera
 
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 La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an]

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Liam Anaikh'
Poète aristocrate
Liam Anaikh'


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MessageSujet: La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an]   La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an] Icon_minitimeMer 2 Sep - 12:16

Œil du monde à jamais ouvert sur le ciel ; étang étrange et insondable qui veut défier le temps ; miroir sibyllin du ciel dont le flot ondoyant est semblable à la mysticité du firmament ; étincelles de vie et d’espoir, cache secrète de l’âme, accords parfaits du cœur et de la terre ; Ainsi pourrait on décrire les eaux qui peuplent l’immense jardin de Niphredil. Lieu de calme et dé sérénité où l’âme peut baigner en toute quiétude dans une ataraxie ambiante et s’y perdre des heures durant ; Lieu de joie douce et parfaite, lieu d’infinité dans le minuscule, lieu de paix, lieu de grandeur et de poésies ; lieu où le temps n’avait pas plus de temps que sur l’éternel où le non-être, il y’avait là quelques prodiges de magie et de magnificence. C’était un de ces endroits splendides où la flore est au service de la beauté des choses. D’amples parterres multicolores fleurissaient en tout temps, de douces fragrances voyageuses se balançaient négligemment dans l’air enivrant les sens des promeneurs solitaires ou des épris dont les flâneries romantiques se poursuivaient tard, le soir, sous le feux du soleil. Et souvent, l’œil du ciel, rougeoyant, à l’heure où le vesper se fait roi, embrasait majestueusement les jardins dans un souffle immense. La création entières se courbait devant lui, l’acclamait en chantant, en sifflant, en s’agitant lentement dans l’obscurité diaprée de mille nuances pourpres et enfin, tout se taisait ; l’ubiquité des chants se faisaient un, s’unissaient, se transcendaient, et éclataient en gerbes dorées avant de mourir, une dernière fois, aux horizons lointains, suaves et orientaux.
Jamais Liam n’avait eu plus de plaisir que lorsqu’il se promenait dans les allées colorées des jardins. Il aimait à y regarder les couleurs se mêler et se fondre l’une dans l’autre, ou au contraire s’affronter, se trancher en un trompe l’œil aussi magnifique que surprenant. Les gazouillis aériens des oiseaux s’ébattant sans crainte dans les halliers, les crissement de l’herbe verte brillante d’une rosée à peine déposée d’un animal effrayée, les gerbes d’eaux des fontaines qui se paraient de couleurs différentes selon les heures de jour, toute cette vie, toute cette musique harmonieuse qui s’écoulait lentement, à son rythme, tout cela le ravissait et l’emmenait loin, très loin, dans des rêveries qu’on ne peut imaginer sans y avoir goûter. Chaque songe est une parcelle d’inconnu qui s’offre à l’âme et dont on ne peut qu’en savourer l’instant et le délice. Et chacun goûte tour à tour à cet étrange monde intérieur.
Liam, quant à lui, savourait ces instants avec délectation et se promettait de ne les jamais oublier. Il trouvait dans ces moments là une source d’inspiration intarissable et grandiose. Il y voyait des mondes, des rimes et des vers ; il s’amusait à dompter les mots et la métrique implacable qui veut régir le vers sans y jamais parvenir totalement. Il jouait avec les rimes, les mots et les phrases. Il chantait en lui-même, et il riait et joie de tout ce monde de verbes qu’il créer à partir de si peu.
Et ce jour-là, Liam était d’humeur à jouer ainsi qu’il le faisait souvent avec l’alchimie du verbe. Le soleil était voilé par des filaments blanchâtres de nuages opalins ; des guirlandes de lumières dévalaient du ciel avec grâce et s’amusaient avec les reflets de l’eau de l’étang. Le jeune poète marchait, nonchalant, le long des berges fleuries ou un doux reflux d’eau allait et venait. Dans son esprit, les poèmes s’enchaînaient, les uns après les autres, sans queue, ni tête, juste un ensemble irrationnel de rimes et d’alexandrins étranges qui s’assemblaient incessamment dans sa conscience. Et, ce faisant, de fugaces réminiscences troublaient son jeu par un kaléidoscope interrompu d’images et de voix intenses dont il ne se rappelait que dans son inconscient. L’onirique est souvent indomptable et on ne peut qu’en ressentir le joug. C’était ainsi, les choses étaient comme elles étaient ; et par bien des aspects, elles étaient belles. Liam le proclamait depuis bien longtemps, bien que son expérience l’ait blessé au plus profond de lui-même. Il se devait d’aimer la vie, où le monde n’aurait plus de sens et serait d’une vacuité insupportable.
Et, tout en marchant, Liam regardait autour de lui. Que le jardin était beau, en pleine floraison ! De doux effluves s’en dégageaient et charmaient ses narines de parfums inoubliables ; un vent frais soufflait et ébouriffait sa longue chevelure d'ébène qui voletait autour de son visage absorbé.
Et soudain, en regardant autour de lui, Le jeune poète aperçut une chose fort singulière. Un bel animal sautillait dans l’herbe haute, non loin de lui. D’ordinaire, Liam ne se serait pas formalisait de cette rencontre, et aurait regardé le chaton bondir avec un sourire aux lèvres. Cependant, en y regardant bien, celui-ci possédait quelque chose d’ondoyant et d’ardent à l’extrémité de ses oreilles et au bout de sa queue souple fouettant l’air avec grâce. Non, cet animal n’était pas ordinaire. Interpeller, Liam s’approcha de celui-ci, veillant à ne pas l’effrayer par un mouvement brusque. Le chaton se figea une fraction de seconde ; du moins Liam le crut-il car l’action fut si rapide qu’il n’en saurait être tout à fait certains. Doucement, le jeune homme s’accroupit et murmura avec un sourire :


-Toi, tu n’es pas qu’un chaton, n’est-ce pas ? Mais qu’es-tu, alors ? Je me le demande bien. En tout les acas, tu n’es pas animale, du moins pas complètement. Les flammèches le montrent ainsi que ta présence ici.

Liam sourit à nouveau, comme pour mettre en confiance l’être à qui il parlait. Et pourquoi lui parler, d’ailleurs ? Il y’avait très peu de chance que celui-ci le comprenne. Et pourtant…Pourtant, il était persuadé qu’il avait bu la moindre de ses paroles et de ses gestes. Etait-ce juste une impression ? Un souffle de vent l’interrompit dans ses réflexions, et il darda à nouveau son regard sur le petit être. Comme l’existence était fortuite…
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Sheyt'an
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MessageSujet: Re: La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an]   La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an] Icon_minitimeMer 2 Sep - 22:30

Profitant de son temps libre, qu'il avait désormais à foison, Sheyt'an s'était décidé à visiter un peu la ville et était tombé en admiration devant les jardins, espace fleuri, calme parfait pour...faire une bêtise ou deux. Ben oui. Ce parc était trop calme! Aussi ce fut avec enthousiasme que le jeune homme entra dans ce parc, déambulant entre les allées fleuries, humant avec délectation les multiples odeurs que laissaient s'échapper les fleurs. Il était nul en botanique et ne savait même pas différencier une rose d'une pâquerette, mais une fleur étant une fleur, les différentes odeurs qu'il sentait pouvait aussi bien venir de celle-ci que de celle-là, il s'en fichait royalement, se contentant de flâner, cherchant une occupation quelconque...

...lorsque son regard tomba sur un arbre autour duquel volaient des dizaines de papillons! Des papillons!!!!!!! Le sang de Sheyt'an ne fit qu'un tour, ses oreilles dressées dans la direction de ses proies, il allait s'élancer dessus lorsque une prise de conscience énorme le frappa. Il était sous forme humaine. Il ne pouvait, non ne devait pas faire ça. Il finirait à l'asile vite fait. Quoique à l'asile on est nourri, logé et blanchi... Mais bon, enfermé toute la journée... Aussi se dirigea-t-il illico presto dans un bosquet proche.

Un homme y entra d'un côté...et un chaton tout fou en ressortit de l'autre. Chaton qui se dirigea immédiatement au grand galop vers les papillons, cherchant à l'attraper, comme le ferait d'ailleurs n'importe quel chat. Sauf que celui-ci était un petit peu plus rapide...et un peu plus cinglé. Courant de gauche et de droite, jouant plus qu'attrapant les papillons, il s'éloigna petit à petit et sans s'en rendre compte du bosquet où il s'était transformé pour se diriger vers une grande surface herbeuse, moelleuse à souhait.

Tellement moelleuse que le chaton s'y roula quelques instants avant de se relever, légèrement vert mais tout aussi excité. Il se mit alors à courir en cercles concentriques, changeant de direction, disparaissant parfois complètement dans les herbes hautes, seul le bout de sa queue dépassant.

Il avait remarqué depuis quelques temps un homme qui flânait également mais, trop occupé par son "défoulage", lorsque celui-ci décida de s'approcher de lui doucement, il s'arrêta s'apprêtant à le dévisager, lorsque une sauterelle passa sous son nez, le distrayant et lui faisant reprendre sa course folle. IL entendit cependant nettement les paroles de l'inconnu. Pas complètement animal? Nannn ! C'était pas vrai! Il s'était cramé les oreilles et cherchait de l'eau pour éteindre le feu! Pfff!!Ce que les gens pouvaient être bêtes parfois!

Il arrêta sa course, la sauterelle ayant disparu, et s'approcha du jeune homme, s'arrêtant à une trentaine de centimètres de lui, puis une lueur de malice dans les yeux, entra en contact avec lui:


** Ma présence ici est-elle si incongrue pour tu daignes adresser la parole à un chat? Au risque de passer pour un excentrique? Quoi que...ça peut toujours être utile! **

Puis soudain, il sauta en avant, se frottant contre les jambes de l'inconnu, s'y frotta quelques secondes et...sauta sur sa tête, jouant avec les mèches du jeune homme qui, avec le vent, ondulaient avec grâce. Sheyt'an adorait les papillons. Mais il adorait les cheveux encore plus! C'est pourquoi il ne ratait pas une occasion de sauter sur la tête des gens, sous forme animale bien sûr. Les gens préfèrent se prendre un chaton tout mignon de deux kilos qu'un homme d'une soixantaine de kilo. Quoique, quelques fois, même le chat ne passe pas....
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Liam Anaikh'
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MessageSujet: Re: La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an]   La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an] Icon_minitimeVen 4 Sep - 22:25

Y’a-t-il une âme qui régit l’être et qu’est-ce que l’être ? On pourrait dire que les deux sont intimement liés ; l’être est et gouverne l’âme en insufflant en elle l’anima, le souffle vital des sentiments, de la subjectivité, de la différenciation entre le bien et le mal. Certes, mais pourtant, objectivement, un animal, une plante, un arbre, un brin d’herbe ‘vit’ dans le sens qu’il possède un organisme, des sens, qu’il peut synthétiser dans un cas, manger et gambader librement dans l’autre. Ils ont une vie, mais non point d’existence. Ils sont, non pas en tant que non-être, mais en tant que être en soi. C’est toute la différence qui existe entre un l’état humain et l’état animal. Et c’était précisément ce qui différenciait ce chaton de sa race. Il en avait l’air, l’apparence ; il en était l’exacte réplique ; mais son essence n’était pas la même. Son attitude analogue, pourtant, ne permettait pas d’identifier en lui quoique ce soit d’anormal.
Mais Liam, lui, en était persuadé ; il y avait quelque chose dans cet animal qui était … définitivement humain. Un geste, un regard, un tic, une façon de se déplacer, de se mouvoir, de regarder autour de soi avec de grands yeux étonnés et rêveurs ; un mouvement trop vif, une façon de contempler fixement et avec intuition une chose ; tout cela corrélé ne pouvait mentir. C’était donc avec certitude que le jeune homme s’était adressé au chaton qui gambadait insouciamment dans l’herbe haute.
Et tout d’abord, il cru s’être trompé. L’animal le vit, se figea un bref instant, et fit quelques bonds rapides en s’éloignant de celui-ci. Quelques brèves secondes, Liam eut la sensation d'avoir fait erreur, d'être victime de ses absurdités et de ses folies récurrentes ces temps-ci. Et pourtant, le chaton fit demi-tour et, finalement, s’arrêta à quelques dizaines de centimètres de ses genoux. Celui-ci le considéra pendant un moment que Liam ne sut déterminer et, soudain, quelque chose résonné à ses oreilles. Une voix lui parvint, parfaite et pur, sans un soupçon d’échos ou de déformations atmosphériques ; L’air ne trembla pas, le son ne vibra pas, rien ne changea au dehors, mais Liam entendit. Il n’y avait pas de doute ; personne n’avait put pu parler sans provoquer la moindre réaction de l’atome ni produire un tel son par le simple effet de ses cordes vocales. L’être avait parlé et, bien plus, il avait parlé dans son esprit. Nullement étonné, Liam considéra le petit individu qui, après s’être frottés à ses jambes, lui sauta sur la tête. Déséquilibré, il vacilla un instant, manqua de tomber et enfin, au prix d’un mouvement étrange et bref, il parvint à se maintenir debout. Le poète sourit avec malice et répondit au chat au risque, comme celui-ci l’avait dit, de paraître excentrique :

-Ta présence ici, en tout les cas, n’est pas banal, rien que parce que tu ne l’es pas par toi-même. Et puis, vois-tu, je considère qu’une rencontre, si fortuite soit-elle, si absurde soit-elle, est toujours bénéfique. Au moins par les liens qu’elle tisse entre les individus.

Cessant son discours, il s’amusa de sentir ses cheveux volaient en tout sens dans le vent qui soufflait doucement tandis que le chaton attrapait au passage quelques mèches égarées.

-Quant à mon excentricité, reprit-il enfin, je suis suffisamment anti-conformisme pour ne pas croire et ces choses-là.

Puis, prenant un air taquin, il leva les yeux au ciel, apercevant ainsi la queue de l’animal qui ondulait dans l’air :


-Et puis, continua-t-il, tu n’es pas mal non plus dans le genre ! Un chaton perché sur la tête d’un homme et qui n’a pas d’autres préoccupations que de jouer avec la chevelure de celui-ci. Je crois que c’est un spectacle qu’on ne montre même pas au cirque. Nous pourrions faire fortune, tu ne crois pas ?

Liam affecta une mine sérieuse, faisant mine de réfléchir activement à ce qu’il venait de dire. N’était-il pas excentrique ? Alors qu’y aurait-il d’anormal à le retrouver dans un cirque, que ce soit pour faire des vers ou pour faire un spectacle de félin perché sur crâne humain ? Certains avaient un nez rouge, lui il avait un chat ; n’était-ce pas original ? Il ne restait plus qu’un pas à franchir :


-A condition, bien sûr, de connaître nos noms. Je crois que l’on m’appelle Liam ; Mais tu peux m’appeler comme tu le souhaites, tant que cela reste dans la mesure humaine. Après tout, un nom est un nom : Je peux y voir ce que je veux.

Le pas était franchit désormais ; en avant le chat rouge, la gloire, le cirque, les affiches, les tours de passe-passe ! L’exaltation mène parfois à de grandes choses. Il fallait savoir s’en persuader pour avancer sans trébucher dans une existence de rire et de souffrance.
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Sheyt'an
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MessageSujet: Re: La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an]   La vie est un tissu fortuit de rencontres indéfectibles [Sheyt'an] Icon_minitimeDim 13 Sep - 20:16

Sheyt'an avait bien faillit ricaner lorsque le jeune homme avait vacillé. Faillit. C'était tout de même un peu de sa faute vu qu'il ne l'avait pas prévenu. Mais tout de même! Ce n'est pas parce qu'un truc (lui en l'occurence) tout léger vous saute dessus que vous devez vaciller comme un homme ivre! Quelle gloire peut-on tirer lorsqu'on vacille, à peine "agressé" par la plus petite bestiole? Son interlocuteur devait faire partie des nobles, c'était obligé. C'était la seule explication logique et rationnelle, comme aurait dit l'autre, qui permettait d'expliquer ce vacillement suivit d'un mouvement de bras tout aussi ridicule. C'est connu, les nobles n'aiment pas tomber, c'est indigne de leur rang de salir leur précieux fessier. Un marin ou un paysan serait tombé, sans grâce certes mais il ne serait pas tombé plus bas après. Qu'on se le tienne pour dit. Un noble n'aime pas la poussière, le bruit, la honte et ...le travail!Mais, cessant là son raisonnement inutile, Sheyt'an se reconcentra sur la situation présente. A force de réfléchir comme ça, on allait croire qu'il avait un grain. Quoique...ne fallait-il pas qu'il ait un grain pour sauter sur la tête d'une personne qu'il ne connaissait pas? Et pour jouer avec ses cheveux tout en le narguant qui plus est? Tiens, d'ailleurs il ne l'avais toujours pas nargué ce petit monsieur! Il fallait qu'il se rattrape et vite fait! Ce n'était pas parce qu'il était noble que Sheyt' allait l'épargner! Oh que non! Encore fallait-il qu'il comprenne ce qu'avait dit le jeune homme...et qu'il trouve quoi répondre. Parce que ce n'était pas que Sheyt'an n'avait rien compris, mais presque.

En effet notre chaton national, vous en conviendrez n'était pas vraiment une lumière (il faut être un peu taré pour faire du chantage à un pirate et en tirer un arrangement qui ne vous arrange pas du tout, c'est le cas de le dire.) et de plus, il ne pouvait pas se targuer d'avoir un vocabulaire très large. Ayant appris à lire, parler et écrire dans la rue, la majorité de ce qu'il connaissait n'était que expressions populaires et langage famillier...le reste, il s'en fichait un peu (beaucoup).
Au moins avait-il compris une histoire de cirque ainsi que le nom du jeune homme. Liam..Mouais, fallait aimer.Quoique le nom avait l'air assorti au personnage, excentrique. Bon, il lui fallait revenir à ses moutons (ou son parapente XD) et trouver une réplique digne de ce nom! Et c'était pas gagné..Ah? Peut-être que...
**C'est vrai que le jour où je me ferais trancher la gorge par un ivrogne, avant de mourir je penserai que cette rencontre était bénéfique...**

Il avait dit cette phrase d'une voix sarcastique et légèrement dédaigneuse. Il haïssait ce genre de résonnement. Comment pouvait-on penser ça? C'était illogique et totalement faux! A moins de vivre dans une bulle, comme tous ces riches, il n'y avait pas de rencontres bienfaisante! Comment pouvait-on penser de celui qui vous bat à la mort qu'il vous rend un service? Quel bénéfice peut-on tirer de la faim qui vous tord le ventre, vous réduit à fouiller les poubelles, à attendre la fin quelle qu'elle soit? C'était...c'était...affreux de penser ça sous cet angle! Mais Liam ne devait pas le savoir, il ne pouvait pas connaître ces situations, cette misère et tout ce qui va avec. Et pour cela, pour cette simple raison, il n'appréciait pas ce jeune homme. Il pouvait être le meilleur ami du monde, le plus drôle, le plus ci, le plus ça, Sheyt' ne l'aimait pas. Peut être que tout ça s'arrangerait plus tard, mais là...la sensation de ne pas venir du même monde le mettait mal à l'aise.

** Faire fortune? Avec toi? C'est pas parce que t'as une tête de clown que je vais faire ta mascotte! Quoi de plus normal pour un chat que de jouer avec ce qui lui tombe sous la patte? Mais si ça te dérange tant, je vais arrêter de suite**

Son ton avait complètement changé, était passé du feu chaleureux à la glace frigorifiante.
Sur ce, il sauta de la tête du jeune homme, veillant tout de même à ne pas lui érafler le cuir chevelu de ses griffes et atterri par terre et commença à s'éloigner, d'un pas souple et la queue en l'air, toute son attitude clamant son mépris envers cet homme qui ne pouvait comprendre la vie, la vraie vie, celle qui vous prend, vous laisse cheminer avec elle et vous laisse quelques temps après sur le bord de la route, dans un fossé mort ou vivant, c'est la vie qui décide.
Liam avait gâché sa journée, il n'avait plus du tout envie de s'amuser et encore moins de garder cette forme aussi se dirigea-t-il vers le bosquet où il s'était transformé au départ, s'arrêtant quelques secondes dans l'herbe ondulante, ne prêtant même pas attention aux insectes qui le narguaient sous son nez:


** Mon nom est Sheyt'an. Vois y ce que tu veux **

Il reprit sa route, frustré et sauta à l'écart, dans le fameux buisson, et reprit sa forme humaine dans un petit nuage de fumée et un bruit sonore. Sonore mais pas assez pour attirer l'attention des quelques personnes qui se baladaient encore à cette heure. Comme quoi, on peut ne pas être discret et ne pas se faire remarquer pour autant. Maussade, il sortit avec quelques difficultés causées par sa taille désormais bien plus grande que sa forme animale, s'égratinant la joue au passage et déboucha finalement sur un des nombreux chemins de l'immense jardin. En espérant rester tranquille...

[J'y ai mis le temps, désolée, mais j'espère m'être fait pardonner par la taille du post ^^]
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