[Chambre de Magdalena] Visite de Contrôle

Elle put entendre quelqu'un sursauter dans un petit bruit étouffé : genre la souris qui vient de se faire surprendre par le chat... Magdalena chuta de dessus son lit et se retrouva par terre, les quatre fers en l'air. Ses jupons blancs sortaient de sa robe. Mais elle se redressa en rougissant pour cacher ses bas. Une colère aussi brutale que volatile voilait son visage :

"Gr... Grande soeur ? M'enfin !"

s'exclama-t-elle. Elle avait entendu frapper, mais elle était occupée à accrocher des clochettes au plafond pour qu'elles tintent lorsque le vent entrerait par la fenêtre, aussi n'avait-elle pas répondu pour avoir le temps de finir son installation et de descendre. Elle ne s'était pas attendu à ce qu'on entre sans son autorisation.

Magdalena s'époussota et redressa la tête en rammenant ses mèches folles derrière ses oreilles, histoire de retrouver un semblant de dignité.

Selena pénétra plus avant dans la chambre et referma soigneusement la porte derrière elle. Elle affichait un grand sourire amusé devant l'air déconfit de sa soeur. L'effet de surprise avait été de taille...

" Tu n'es pas contente de me voir ? ^^ " demanda t elle d'un ton plaisantin.

Elle jeta un coup d'oeil circulaire à la chambre qui s'habiterait peu à peu de présences humaines. Elle était un peu morne mais, à l'évidence, Magdalena avait décidé d'y mettre un peu de gaieté. Elle s'approcha et s'assit sur un lit à côté de la jeune étudiante.

" Je suis venue voir comment se passait ton installation... et m'assurer que tu as bien tout ce qu'il faut... "

Des propos qui sieraient plus à une mère qu'à une soeur. Mais du trou à rats où leur mère dépérissait, elle doutait qu'elle soit en mesure de ne serait-ce que penser au bien être de sa fille. Selena prenait le relais. Et certains pourraient même penser qu'elle le prenait largement pour deux.

Magdalena acheva à enlever le voile de poussière qui blanchissait sa manche. Et devinant bien que sa grande soeur s'amusait de sa surprise, elle répondit :

"Hoo, mais si. Mais seulement une installation demande une telle concentration que c'était dangereux d'entrer à l'aveuglette... Enfin, tu n'as rien rien, c'est le principal. "

Magdalena était contente de voir sa soeur aînée, mais par-delà sa joie elle conservait une petite angoisse, tapie en profondeur. A trop passer pour une enfant, à trop solliciter une attention maternelle, ne risquait-elle pas de devenir un fardeau inconvenant pour une jeune femme à l'aube de sa vie d'adulte ? Elle voulait être une femme elle aussi, forte, libre et belle.

En souriant elle ouvrit son armoire qui regorgeait de longues robes à dentelles ou dans un style victorien assez stricte. La majorité lui venait de leur mère qui ne les portait plus.

"Comme tu peux le voir, j'ai tout prévu grande soeur ! ^^ "

Pour Magdalena, la toilette était un point primordial de l'existence.

Selena se pencha pour inspecter l'armoire de sa soeur. Son oeil était également à la recherche d'un quelconque objet insolite que sa soeur tenterait de lui cacher. Mais il ne sembla rien trouver que cette série de robes élégantes qu'elle avait déjà vu sur sa mère, il y avait longtemps de cela... Elle sourit alors et hocha la tête :

" Et pour les cours ? Tu as tous tes livres, tout ton matériel ? "

Elle se dit alors qu'elle en faisait trop ; sa soeur avait tout de même 15 ans, elle pouvait se prendre en main. Mais elle rentrait à l'université, avec deux ans d'avance comparée à la moyenne. Selena se sentait à la fois fière de sa soeur mais effrayée de la voir entrer si vite dans un monde si grand et si... adulte ? Magdalena n'était encore qu'une adolescente sortant à peine de l'enfance, à ses yeux. Elle s'inquiétait de voir sa petite soeur devoir s'immerger dans ce monde. Elle craignait de la perdre, il y avait tellement de tentations autour d'elle. Et elle ne voulait pas que Magdalena ressente ce sentiment d'abandon.

Elle voulait être là pour la soutenir. Elle avait assité à ses premiers pas, avait été là pour la soutenir tandis qu'elle titubait encore sur ses deux jambes potelés. Elle voulait être aussi là pour l'assister dans ses premiers pas dans le monde des "grands". Après, peut-être s'effacerait-elle et la laisserait-elle prendre son envol... mais pas trop haut tout de même, pour qu'elle ne se brûle pas les ailes...

Mmmh, la question qui fâche : les cours ! Magdalena avait entrelacé ses doigts pour les tordre, cherchant bien ses mots. Bien sur qu'elle prenait son entrée à la faculté avec le pkus grand sérieux, et qu'elle comptait étudier avec assiduité. Mais pour son installation, elle s'était laissée porter par son coeur et ses envies. En devenant étudiante, elle avait eu la sensation, à tort, de s'émanciper de toute tutelle, et la première chose qui lui était venu à l'esprit ce fut de s'occuper de ses vêtements, de ses coiffes, ses bijoux, son maquillage...

"Les livres, j'en ai quelques uns..."


dit-elle en montrant à l'autre bout de la chambre un vieux carton à moitié moisi.

"Pour le reste, je vais aller faire quelques emplettes en ville. J'aurai tout en temps et en heure."

continua-t-elle. Elle avait gardé son sourire, et ses yeux miroitait avec une innocence toute illuminée. Elle essayait de noyer le poisson en se drapant dans la pureté d'une enfant encore si peu accoutumée au monde et ses priorités.

Selena acquiesça doucement aux paroles de sa soeur, mais on voyait qu'elle n'était pas convaincue à 100%. Ses yeux parcouraient la chambre de la jeune fille, comme à la recherche du moindre détail à discuter.

Elle reporta ensuite son attention sur Magdalena et elle eut alors l'impression de se retrouver face à une enfant. Elle eut un pincement au coeur, se demandant si elle n'avait pas fait une erreur en demandant une dérogation au professeur Dragomir. Sa soeur était encore nimbée du voile de l'innocence enfantine. Elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle n'était pas prête à l'expérience de l'université. Et si elle était rudoyée, méprisée par les autres ? S'en remettrait-elle ? Ne se sentirait-elle pas rejetée ? C'était ce qu'elle craignait le plus. Elle voyait bien pourtant que Magdalena cherchait à acquérir peu à peu son indépendance. Même si c'était de manière maladroite.

" Si tu veux qu'on y aille ensemble, tu n'auras qu'à me le demander. Tu peux venir à mon appartement à l'université quand tu veux. Si tu as le moindre souci, n'hésite surtout pas, hein ? "

Etre éloignée géographiquement de sa soeur n'arrangeait rien. Quand elle se retrouvait dans son appartement, elle se demandait toujours si tout irait pour le mieux, ici, à l'internat. Son regard fit le tour de la pièce : pour l'instant, elle semblait être la première à s'y installer.

" Tu ne sais pas encore qui sont tes collocataires ? "

"D'accord, grande soeur, ne t'en fais pas."

s'empressa-t-elle de répondre, pour bien montrer qu'elle prenait sa proposition en compte. Magdalena était bien maladroite : ce n'était pas évident de prendre son indépendance tout en voulant ménager la personne à qui l'on doit tout. Un double sentiment l'animait : la peur de la blesser en lui faisant croire que c'était un rejet, et le besoin qu'elle ressentait malgré elle d'avoir une grande soeur pour la défendre.

Magdalena devait jouer avec des émotions parfois contradictoires, car en elle l'adolescente se battait avec l'enfant.

"Je n'ai encore croisé personne dans les dortoirs... J'espère juste que ce ne seront pas ces deux pestes de jumelle..."

maugréa-t-elle dans la barbe qu'elle n'avait pas, laissant voir un aspect mutin sur son visage.

* Elle me ferait la vie dure.... *

(Ooooh, quelle bonne idée )

Selena fronça légèrement les sourcils.

" Des jumelles ? Pestes ? Si tu as le moindre souci, n'hésite pas à venir me le dire... Si ces filles t'insupportent ou qu'elles te cherchent des poux, je m'arrangerai pour que tu puisses changer de chambre... "

Elle voulait s'assurer de la "qualité" des élèves qui partageraient la chambre de sa soeur. Pas de morveuse moqueuse et indisciplinée qui risquerait de la harceler et de lui faire regreter son jeune âge. Ca non ! Elle ne voulait pas que Magdalena se sente intimidée par les autres, et surtout qu'elle se laisse intimider. C'était une vraie femme battante qu'elle voulait voir grandir.

Elle parcourut la chambre du regard :

" Tu veux de l'aide ou tu préfères que je te laisse t'installer tranquillement ? " demanda t elle, espérant inconsciemment que sa soeur solliciterait volontiers son secours.

( Mdrrrr, je creuse ma tombe XD )


Magdalena avait presque sursauté en voyant sa grande soeur passer en mode "Terminator", prêt à en découdre avec toutes les Sarah Connor mal lunées de la terre. Mais même si cette réaction avait rempli son coeur de joie, un voile plus sombre se posait par dessus : elle risquait de se faire une réputation de petite fille à maman, incapable de se défendre seule, la petite balance qui pleurniche dans les jupons des adultes.

"Ne t'inquiète pas, ça devrait aller..." dit-elle faiblement.

"Il ne faut pas que je commence à être pessimiste d'entrée, de toute façon je croiserai toujours des gens stupides et mesquins, il faut que j'apprenne à gérer ce genre de situation seule..."

Le "seule" avait été ajouté après une micro hésitation. Et c'est bien pourquoi Magdalena ne put congédier sa soeur après cette déclaration : sa prise d'indépendance ne pouvait être brutale, elle-même ne le supporterait pas. Alors, souriant :

"Mmmoui. Si tu as des idées pour le classement de mes affaires ou la déco, je suis toute ouïe..."

Malgré tout, Selena fut ravie de l'entendre répondre qu'elle souhaitait apprendre à répondre seule devant des personnes qui lui chercheraient délibéremment des crosses. Mais elle avait plus foi en sa détermination qu'en sa possible application. Il était vrai qu'il valait mieux qu'elle apprenne à en découdre avec les gens mal intentioné le plus tôt possible, et surtout dans sa situation. Elle ne commençait qu'à peine sa vie d'adolescente, elle faisait quelques pas timides pour ne pas se laisser marcher sur les pieds. Mais si déjà l'intention y était...

" Je reconnais au moins une chose : tu es bien plus soignée au niveau du rangement que ta grande soeur bordélique... " dit Selena tandis qu'elle regardait comment Magdalena avait déjà agencé une partie de ses affaires.

" Je te serai peut-être plus utile pour la déco ^^ " plaisanta t elle.

Et il était vrai que Selena avait du mal à garder son appartement rangé plus d'une journée. A force de remuer mille et unes oeuvres, de laisser trainer d'un côté le linge sale, et de l'autre le propre... Son appartement était à l'image de sa façon de vivre : au jour le jour. Au fond, son foutoir était peut-être un soulagement ; elle était sur son territoire et y mettre le bazard lui permettait de se sentir vraiment chez elle.

Comme quoi, on pouvait être belle, féminine... et bordélique. Magdalena fit un grand sourire non dénué de malice à l'égard de sa grande soeur. En effet, des deux soeurs, elle était la plus soignée au niveau matériel. Par contre pour le reste, les responsabilités et les formalités civiles, elle avait grandement besoin de son aînée. Mais pour l'heure...

"Mmmh, la déco ? Me proposerais-tu de disposer quelques habits et livres çà et là sur le sol ?"

la taquina-t-elle doucement.

"Je me disais aussi..." reprit-elle plus sérieusement, "que si j'avais une collocataire, elle voudrait arranger les choses à sa façon, non ? Il faudra faire de compromis... "

Elle se laissa tomber sur son lit pour s'assoir, et elle croisa les jambes avec nonchalance.

"Tu crois que je devrais attendre ou je fais comme si j'allais être seule ?"

" Tu peux commencer à installer ta propre décoration, mais en restant assez sobre ; comme ça, si tes collocataires ne sont pas d'accord pour partager certains éléments, vous pourrez trouver un compromis... " suggéra alors Selena.

" De toute façon, si tu as une collocataire, elle ne tardera sans doute pas à arriver... Vous pourrez vite vous mettre okay sur la façon d'arranger votre intérieur ^^ "

Selena sembla réfléchir une seconde, sourcils froncés, l'air intrigué, puis elle déclara d'une voix tout à fait sérieuse en fixant sa soeur d'un air concerné :

" D'ailleurs, tu es au courant que dans le reglément intérieur, il est formellement interdit de se moquer de sa grande soeur ? " lança t elle avec le plus grand sérieux.

Les poings sur les hanches, elle fixait sa soeur en faisant mine de la gronder gentimment. Mais rapidement, un sourire éclaira son visage. Elle frappa alors dans ses mains pour se donner de l'entrain et fouilla un peu dans les affaires de Magdalena :

" Déjà, je crois qu'on peut éviter les posters de Leo Carpaccio, c'est trop ostentatoire... "

"Hooo non, je ne savais pas !"

avait répondu Magdalena en faisant mine de pâlir. C'est vrai que les droits d'aînesse se perdaient peu à peu, et quoi de plus étonnant que des lois imaginaires pour les retrouver ?

Puis de pousser un gros soupir quand sa soeur lui parla de ses posters :

" Je pensais pourtant qu'ils pourraient contraster avec mes affiches de Victoria Francès, je risque de déprimer dans une prolifération de gothisme."

Elle rejoignit sa soeur et s'agenouilla à côté du carton pour fouiner à son tour :

"J'ai une carte céleste aussi, je la mettrais bien sur le plafond, cela pourrait faire joli..."

dit-elle, tandis que ses mains s'activaient dans son petit fouilli.

Selena la regarda faire puis eut un sourire. Elle hocha la tête avec enthousiasme lorsque sa soeur lui parla de sa carte céleste.

" Avec un sort approprié, on peut même essayer de l'animer... Comme ça vous aurez l'impression de dormir à la belle étoile... " dit elle en souriant.

Elle observa l'agencement de la pièce :

" Si tu veux, on peut aussi bouger un peu les meubles... pour donner un côté moins formel et universitaire... Regarde, si on pousse ton bureau vers la fenêtre, tu pourras faire semblant de travailler tout en laissant tes pensées vagabonder vers l'extérieur ^^ "

Elle observa les rideaux qui voilaient pudiquement la fenêtre en question. Tout comme le reste du mobilier, ils étaient très sobres et manquaient franchement de fantaisie.

" Qu'est-ce que tu dirais de quelques fleurs ou de quelques papillons en plume pour égayer tout ça ? J'en ai dans mon appartement, à l'université... Je n'ai jamais trouvé le temps - ni la place - de les installer... Je peux te les passer si tu veux... "

Mmmh, Selena avait soulevé une idée intéressante : faire semblant de travailler. Mais Magdalena secoua la tête, non pour faire un signe de négation mais pour chasser cette idée de son esprit : elle était là justement pour faire ses preuves, non mais digue !

Cependant la pièce méritait bien qu'on s'attarde à la disposition des meubles. C'était ce que l'on pouvait regretter avec ces chambres universitaires : elles manquaient d'originalité, et donnaient l'impression de faire partir d'un même troupeau de mouton. Sa carte du ciel qu'elle voulait mettre changerait quelque peu cette impression, mais ce ne serait pas suffisant.

"Et pour faire un gain de place..." ajouta-t-elle, "Je jetterai bien un sort aux lits pour les disposer en étage."

Puis elle considéra sa proposition :

"Bonne idée, si je dois regarder ces murs blancs toute la journée je vais rapidement disjoncter. Un peu de décoration ne leur fera pas de mal."

Magdalena se rendit alors à la fenêtre pour considérer la vue, elle l'ouvrit et s'appuya sur le rebord, ses yeux se jetant vers la ligne d'horizon :

"On a une très belle vue.... Ce n'est pas pour rien que notre cité se nomme Aïsthèsis.... Tu crois que je devrais faire brûler un cierge pour Istya, afin qu'elle me donne la réussite scolaire ?"

finit-elle par demander, presque naïvement.

Selena lui sourit puis s'approcha d'elle pour s'adosser contre l'encadrement de la fenêtre. La villa estudiantine jouissait d'une des meilleures vues sur la ville. Devant leurs yeux s'étendaient les grandes rues et les passages plus étroits de la cité, grouillantes de vie, de jour comme de nuit. C'était un peu comme le sang circulant dans les artères d'un coeur humain. Le coeur même de la ville était à l'emplacement de l'université ; c'était là que les jeunes rentraient ignorants, dépossédés de l'oxygène du savoir, puis en ressortaient gorgées de connaissances qu'ils répandraient au fil de leurs vies. A tout instant, la ville vibrait de cette ardente agitation. Même les gens de passage participaient à toute cette vie.

" Pourquoi pas... Mieux vaut mettre toutes les chances de ton côté. Aïsthèsis est la ville d'Istya, ce serait un grand hommage à lui rendre que de l'honnorer pour son patronage... Elle veille sur chacun des étudiants, chacun des citoyens qui peuplent la cité... "

Elle tourna les yeux vers sa soeur puis sourit :

" Je crois qu'elle serait heureuse de ta démarche... et de ton désir d'intégrer l'université bien avant l'heure... Elle sait reconnaître ceux qui sont dignes de recevoir son enseignement... elle sait reconnaître ceux qui le désirent vraiment et ardemment... Après tout, le savoir passe aussi par la lutte contre le mensonge... Ceux qui n'ont aucun intérêt à venir étudier ici n'apprendront jamais rien... "

Elle reporta son attention sur la ville. Elle semblait baignée d'une douce lumière qui percait des nuages pour innonder les toits et les pavés. Comme une bénédiction divine. Même les jours les plus mornes et gris, Aïsthèsis avait quelque chose de resplendissant. Elle en avait découvert bien plus sur la cité du temps où elle était étudiante que n'importe quand. L'université d'Istya lui avait ouvert les yeux sur bien des choses. Auquelles elle n'aurait jamais songé auparavant, même si elle y avait toujours vécu. Et elle espérait que sa soeur prendrait elle aussi conscience de cela...

Magdalena se sentit soudain excitée comme une puce devant cette vie qui s'offrait à elle. Elle regarda à son tour vers l'horizon clairsemé de poussière d'or. Elle sentait les beautés qui s'échappaient de la ville comme un parfum d'un flacon, mais elle n'avait pas encore cette perception accrue que l'expérience avait donné à Selena, elle était encore trop immature et enfant... Elle avait l'intuition, mais pas l'appréhension totale et directe des choses.

Heureuse, elle prit sa soeur par le bras, ce bras qui l'avait déjà tant soutenu et qu'elle pourrait toujours appeler à son secours :

"Je n'ai pas à m'en faire alors, mais j'irais quand même prier au temple de temps en temps... "

Elle l'entraîna vers la porte de sa chambre en souriant :

"Ce n'est pas tout ça, mais je meurs de faim ! Si on allait s'offrir un bon repas avant de commencer cette année ?"

Ce serait peut-être l'un des rares moments que les soeurs pourraient s'octroyer avant le déluge de devoirs et de cours. Elles sortirent ensemble, disposées à remplir leur estomac affamé.

[Sujet clos]