Vient mettre un peu d'ambiance...[Libre]

Cela faisait quelques heures que Liyana tournait en rond. Elle avait vu la devanture de l'auberge et le fin fumé qui sortait de l'établissement lui donna l'eau à la bouche. Il était leur de gagner sa croute. Elle recoiffa sensuellement ses cheveux, et d'un pas sur et fier elle entra dans l'établissement. Elle se dirigea vers l'aubergiste et lui expliqua sa situation. Il sourit, et lui montra une table de libre. Elle sourit également de façon taquine, releva sa robe légèrement, se dirigea droit sur la table, et au lieu de s'asseoir, elle grimpa dessus.

Le regards se rivèrent tous sur elle. Elle frappa joyeusement dans ses mains, poussant les habitués à suivre le rythme. Elle rit, et se mise à danser au rythme des claquements. Le rythme faisait presque penser à une musique lointaine entrainante, et chaude. Elle sortit un tambourin de son sac et lentement frappa au rythme des cris et des rires. Sa voix s'éleva lentement très lentement pout devenir de plus en plus forte. Les bouches restèrent bées, et les yeux fixèrent cette belle jeune femme qui se mouvait félinement sur la grande table.

Puis un homme sortit un violon pour suivre le mouvement de la jeune femme. L'atmosphère était à présent magique et douce, langoureuse. Sensuelle, Liyana se mouvait sur cette table comme une créature mystérieuse.

All souls night

Perdue dans son élément, la belle jeune femme brune ne remarqua pas qu'au fond de la salle, un regard plus insistant s'était posé sur elle. Cette femme inconnue qui dansait pieds nus sur cette table de bois...

Linéar dînait tranquillement, et seul, car c'était sa préférence. Il n'était pas d'un genre très social. Sa bienveillance, son air avenant, tout n'était que feinte. Se mêler aux gens était une occupation médiocre, il préférait se mettre à l'écart, au milieu de tous, pour guetter sans en avoir l'air l'élément qui tuera son ennui.

Il tenait un magasin de musique, et lui-même jouait. Il appréciait tout ce qui bougeait selon un rythme sur et étudié. Quand la jeune inconnue s'était mise à danser, il avait planté son regard de glace sur elle. Quelques secondes pour s'imprégner à fond du chant, du rythme et de la musique qu'émettait le tambourin. Très bien, c'était.... convenable.
Pas de fausse note, pas d'erreur qui lui vrillait les tympans. Toute la pièce semblait gagner par les prouesses de la jeune fille : les gens applaudissaient en rythme, certains, plus guillerets, se mirent à danser à leur façon -c'est à dire avec beaucoup moins de grâce que la jeune fille -

Quand le patron passa non loin de lui, Linéar lui demanda l'identité de la demoiselle, mais l'homme ne put le renseigner : il n'en savait rien lui-même. Linéar haussa un sourcil et reporta son regard sur la jeune personne.

"Vous voulez que je lui apporte un verre de votre part ?" s'enquit le patron, toujours partant pour faire consommer ses clients.

"Si vous le payez, oui." répliqua ce radin de Linéar.

Le patron parut s'offusquer en silence et il prit la direction de la cuisine.

Liyana s'arrêta au bout de quelques minutes. Les passants étaient entrés dans l'auberge, et les clients étaient heureux de l'ambiance chaleureuse. Elle déscendit lestement de sa table, et se dirigea calmement vers l'aubergiste d'un pas sur, et sous les applaudissements des gens.
L'aubergiste lui sourit calmement, avant de lui tendre une assiette fumante qu'elle prit avec plaisir. Puis l'homme s'approcha d'elle et lui murmura quelque chose à l'oreille. Elle balaya la salle du regard et posa celui ci, sur un homme mystérieux aux cheveux blancs, et au regard d'azur. Elle ne lui fit pas signe, et se dirigea vers une table vide avant qu'elle ne soit prise. L'aubergiste ferait un bon chiffre d'affaire.

Elle s'installa et commença à manger lentement, en savourant son plas. Elle posa de nouveau son regard vers l'inconnu, et d'un signe élégant lui indiqua la place juste en face d'elle. Elle l'invitait à s'asseoir avec elle. Peut être savait il quelque chose sur, où peut être pas. Personne ne la connaissait réellement dans les parages, elle était la fille de personne et la fille de tous....

Linéar venait de terminer son assiette, et devait attendre son dessert : autant dire que c'était le bon moment pour changer de table. Il se leva, avec cette grâce nonchalante qui la caractérisait tant et rejoint l'inconnue. Il prit place à la table, la gratifiant d'un sourire qui n'avait rien de chaleureux, mais qui n'était pas pour autant de glace.

"Je ne vous ai jamais vu par ici..." dit-il doucement.

"Ce qui m'étonne encore car il est rare que les musiciens m'échappent."

Voilà quelque chose qui pouvait le turlupiner : après tout, il tenait le Dan'Mark, la boutique de la musique d'Aïsthèsis : instruments, partitions, cours, il vendait beaucoup de chose. Ne pas avoir encore remarquer cette jeune femme était comme un disfonctionnement dans sa mécanique bien huilée, et il fallait qu'il y remédie.

Liyana le regarda arriver, elle le laissa s'installer et l'observa. il semblait curieux de savoir qui elle était et ce qu'elle faisait ici. Elle avait l'habitude que des hommes viennent s'intéresser à elle. Ils aimaient le mystère et Liyana elle même était un mystère vivant. Elle le regarda de ses yeux de turquoise et lui dit simplement:

"Les musiciens ne vous échappent pas...Mais les fantômes peut être..."

Cette phrase pourrait paraitre étrange et un peu décalée, mais loin de là. Comment connaître quelqu'un qui ne se connait pas lui même. Liyana ne savait pas qui elle était, et peu de gens prenait la peine de s'en rendre compte, à part certains hommes, mais c'était simplement pour l'amener dans leur lit.
Elle le regarda droit dans les yeux et ajouta:

"Ce fantome ci s'appelle Liyana..."

Elle venait simplement de se présenter au jeune homme, et attendait calmement une réponse de sa part...

La jeune fille avait une façon étrange de se présenter, un peu poétique, ce qui ne déplut pas à Linéar. Il trouva que ces paroles s'accomodaient bien avec l'aura qu'elle dégageait. Une aura qui laissait sur sa fin, parce qu'elle n'offrait aucun vrai renseignement. D'habitude, puisqu'il était télépathe, Linéar devinait aisément la nature de ses interlocuteurs. Mais là, impossible, ce qui ne signifiait qu'une chose : la jeune fille s'ignorait elle-même. Mystère encore plus intéressant.

"J'avoue que les fantômes ne retiennent pas souvent mon intérêt. Trop volatile, trop éphémère..."

répondit-il doucement. Une serveuse avait repéré qu'il avait changé de table, elle lui apporta son dessert sans poser de questions. Linéar n'y prêta aucune attention. Sa sociabilité avait des limites, celle de son attention et pour l'instant, il la portait ailleurs.

"Je me nomme Linéar, Linéar Normon, je suis le propriétaire du Dan'Mark, la boutique de musique.... "

Il l'observa quelques secondes : les yeux de cette femme semblaient deux pierres.

"Pas de nom de famille ? ..... Pour un fantôme, cependant, vous avez réussi à enthousiasmer tous ces bons vivants, joli tour de force."

Il jouait sur les sens du mot fantôme... Liyana avait une influence peut-être trop grande sur son environnement pour prétendre vraiment à ce titre. Comment trouver un terme qui la définisse mieux ? Un terme qui évoquerait à la fois la danse, l'errance et le secret....

La jeune femme parut surprise et intéressée d'apprendre qu'il était le propriétaire de la boutique de musique, qu'elle avait repéré il avait peu, elle le regarda et dit distraitement:

"Il faudrait que j'achète une harpe..."

Lorsqu'il lui fit le compliment sur l'effet qu'elle produisait sur les gens lorsqu'elle chantait, elle eu un sourire énigmatique et dit simplement:

"Peut être y a t'il un peu de magie derrière tout ça..."

Elle continua de manger tranquilement, aussi sereine que si elle avait connu Linéar depuis longtemps.Elle ne semblait pas timide, mais seulement distante envers les gens. Elle soupira, elle était très fatiguée, mais la conversation avec le jeune homme lui plaisait alors elle resterait surement plus longtemps.

"C'est vrai que c'est étrange pour un fantôme de se faire remarquer ainsi...Mais il faut bien que celui ci trouve sa place dans l'univers, non? La mienne est ici, au milieu de tous ces gens, qui aiment ce que je fais..."

Liyana s'étonna elle même de la longue phrase qu'elle venait de prononcer. Elle finit son assiette, et commanda un verre de vin, et son dessert. Liyana aimait le vin, mais seulement de temps en temps...

Un peu de magie, Linéar n'en serait pas étonné. Le culte des sirènes n'était pas sans raison. Il y avait toujours eu des chanteuses dont la voix possédait des propriétés étranges. Et si ce n'était la voix, c'était les gestes, les yeux, les cheveux, quelque chose en elle qui pouvait exercer un charme au sens propre du terme : le sortilège.

Il avait remarqué lors du bal la présence d'une chanteuse aux cheveux blonds dont la voix était pourvue de dons magiques. Ses yeux vrillèrent le visage de Liyana. Quel don étrange pouvait-elle bien cacher ? Peut-être que l'étrangeté elle-même était son don.

"C'est un bon choix, cet instrument permet de mêler la musique et le chant sans le concours d'une tierce personne. Quoique je le trouve encore, dans sa forme classique, trop sage... C'est devenu un instrument de salon à la longue. Je vous montrerai quelques harpes celtiques qui s'accorderont mieux à votre style.... si vous passez au magasin."

Il devenait plus bavard lorsqu'il parlait de commerce : en effet, il se devait de le faire tourner, et ne ratait jamais une occasion d'attirer les clients.

"Si vous avez trouvé votre place, vous n'êtes plus un fantôme digne de ce nom. Vous devenez ce que l'on appelle une femme accomplie dans le jargon du monde."

dit-il doucement. Cela pouvait être une bonne.... ou une mauvaise chose...
Il goûta la crème anglaise que la serveuse lui avait apporté. Tout en mangeant, il laissait sentir un arrière goût d'aristocratie dans ses manières... un petit arrière goût.

Les geste du jeune homme avaient une noblesse particulière. Liyana l'observa calmement déguster son dessert, et remarqua certaines manières, mais pas flagrantes. elle ne fit aucun commentaire dessus.
Le tavernier s'approcha d'eux et s'dressant à Liyana lui dit calmement:

"Je suis content que tu sois venue, reviens quand tu veux..."

Liyana lui fit un signe de tête entendu et bu une gorgée du vin qu'il venait de lui apporter. Il n'était pas exceptionnel, juste bon. Elle passa sa langue rose sur ses lèvres, pour récupérer les quelques gouttes qui y restaient. Elle n'avait pas de bonnes manières, car elle ne se souvenait pas vraiment comment se tenir en société, mais ce geste rajouter à son charme sauvage.

Elle observa l'homme s'éloigner en souriant. Puis posa de nouveau le regard sur son compagnon de table. Et pour la première fois, posa une question directe à celui ci:

"Depuis quand vivez vous ici?"

Quand il se passait quelque chose qui sortait de sa norme, Linéar ne regardait pas, tout simplement. Il avait appris avec le temps à vivre avec son esprit tordu. Il savait quel geste, quelle manoeuvre, quelle fausse note pouvait le faire sortir de ses gonds.
Les petits détails qui faisaient toute le sauvage charisme de Liyana étaient de ces éléments qui pourraient réveiller ses vieux démons.

Et Linéar avait un principe : pas en public. Jamais. Les barreaux d'une prise ne correspondait pas du tout à son goût de l'esthétique.

"Depuis peu..." répondit-il.

"J'ai attendu d'être propriétaire avant de m'installer, je ne plais guère dans les locations."

Il était tellement compliqué, tellement exigeant dans la façon de ranger son lieu de vie qu'il lui aurait été insupportable que quiconque aille y fourrer son nez. Mais il n'ajouta rien sur le sujet : vue de l'extérieur, il avait toujours cette apparence douce, un peu en retrait, cette froideur sans animosité.

"Et vous ? Venez-vous d'arriver ?"

lui demanda-t-il à son tour.

Elle lui sourit avec une tendresse presque sage, qu'offrait certaines personnes qui avaient connu énormément de chose durant leur vie. C'est vrai que le peu de vie que Liyana connaissait n'avait pas était de tout repos. Les cicatrices qui marquent son corps en étaient bien la preuve:

"Oui, effectivement je viens d'arriver..."

Son regard turquoise enigmatique, tentant de découvrir des éléments sur le jeune homme face à elle, qu'elle trouvait de plus en plus charmant. Il semblait calme, doux et différent des gens qu'elle avait rencontré auparavant, et en plus de ça il aimait l'art.

Elle but subtilement une gorgée de vin et répéta le même mouvement qu'auparavant, qui é répétition pouvait amener à une conclusion des plus obsènes. Elle regardait pour Linéar avec une innocence non simulée.

Le tavernier, vint de nouveau s'approcher d'elle et lui demanda gentiment de chanter une autre chanson, car la plupart des clients commençaient à s'en aller. Elle fit un signe de tête calme, but son verre de vin d'une traite, ce qui marqua ses lèvres d'un rouge pourpre, qu'elle essuya de sa langue. Elle posa son regard sur Linéar, et demanda avec une voix calme et posée:

"Avez vous un instrument pour m'accompagner? Ou devrais je chanter seule?"

Bien que volage, Linéar n'était pas du genre à courir après toutes les femmes, il saisissait l'occasion quand elle se présentait, uniquement. Il n'aimait pas la surenchère, et Liyana mettait une telle candeur dans ses gestes qu'il ne risqua pas de se méprendre sur cette langue baladeuse. Il songea quand même qu'elle devrait utiliser une serviette, cela faisait plus lady.

Les ladies.... Décidemment, il était bien ce qu'il était, un Normon, un membre d'une noblesse déchue. Quoiqu'il ait coupé les liens avec sa famille, il en gardait les stigmates, comme le goût des apparences.

"J'ai toujours un petit quelque chose sur moi..."

dit-il. Son instrument de prédilection était le violon, mais quelqu'un lui avait déjà volé la vedette auparavant en en jouant, il se devait d'offrir un peu de diversité. Tranquillement, il glissa sa main dans sa poche et en sortit une boîte rectangulaire, épaisse que d'un petit cm. Il l'ouvrit : à l'intérieur, il y avait la miniature d'un piano, d'un violon, d'une guitare, d'une cythare, d'une flûte etc... Il y avait au moins une quinzaine d'instruments différents....

Il choisit la guitare, instrument simple mais efficace. Il referma la boîte, et souffla sur la miniature : la guitare dans un voile de poussières bleutées se mit à grandir jusqu'à obtenir la taille adéquate pour tenir entre les bras de Linéar.

"Voilà...."

dit-il simplement, prêt à suivre la mélodie quand il le faudrait.

Liyana fut stupéfaite par le pouvoir de Linéar, mais tenta de ne pas le montrer. Elle n'aimait pas ces émotions qu'elle ne connaissait pas, et qui parfois lui serrait le coeur, ou l'excitait au plus haut point. Elle sourit au jeune homme, et grimpa calmement sur la table relevant sa robe pour ne pas se prendre les pieds dedans. Elle n'avait pas de manière, où alors celle des êtres vivants dans les bois, loin de tout ce qu'elle était, en quelque sorte...

Elle s'éclaircit la voix, et vit se retourner la plupart des gens dans la taverne. Les hommes observait son corps svelte et sensuel sans qu'elle n'y prète attention. Elle allait offrir un spectacle à ses spectateurs, et un souvenir dont tous se souvieendraient durant longtemps, très longtemps...

The Voice

Sa voix était d'une puissance rare, envahissant chaque recoin de la pièce.
Un courant d'air violent ouvrit la porte de la taverne et un vent doux s'y engouffra transportant des feuilles d'arbres, qui vinrent lentement se coller au parois de la pièce. Les gens suivaient ce phénomène étrange des yeux, quand soudain...Sous leurs yeux ébahis, les feuilles laissèrent place à une multitude de magnifiques fleurs de toutes les couleurs.

Liyana offrait une danse, violente et vive, comme celle du feu follet, et ses longs cheveux noirs voletaient à chacun de ses mouvements. A la fin de sa superbe chanson, les fleurs s'évanouirent, en formant de petit nuage de poussière dorée. Elle regarda Linéar et d'un air espiègle lui fit un clin d'oeil, et lui sourit. Elle respirait fortement cherchant à reprendre sa respiration. Dans la salle, les gens riaient aux éclats, et le coeur de Liyana absorba tous ces cris de joies, et d'amour. Elle aimait tant cette vie de bohème. Elle ferma les yeux et inspira fortement....

[La haine, mon message entier vient de s'effacer XD ]

Linéar ferma les yeux, il en était toujours ainsi lorsqu'il jouait. Il était télépathe, il n'avait pas besoin de son regard pour se situer dans la pièce. Pour mieux humer la mélodie, ses yeux étaient de trop, il préférait se plonger dans le noir, les ténèbres profondes, ce n'était qu'ainsi que la clarté d'une voix pouvait apparaître dans toute sa splendeur.

Il s'était légèrement reculé, afin de ne pas être trop prêt de la chanteuse : c'était mieux pour la propagation du son. La voix de la jeune fille se prêtait bien au jeu : elle avait conquis toute l'auberge. Linéar tenait sa guitare comme il tenait les femmes, avec une douceur avide, une tendresse cruelle, pour mieux les endormir et les soumettre à ses câprices. Ses mains, sur les cordes, gagnèrent en vigueur et en agilité à mesure que la mélodie s'animait, il s'était complètement adapté au rythme de la chanteuse. C'était là l'un de ses talents, il trouvait vite l'harmonie, et la perprétrait avec brio.

Un petit sourire en coin naquit au coin de ses lèvres. Il ignorait l'ambiance de fête autour de lui, la joie, le bonheur, tout cela l'importait peu. C'était la musique qui le nourrissait. Il était intéressant de voir que malgré l'attrait que la mélodie exerçait sur lui, on lisait encore sur son visage ce qu'il était vraiment : un être au coeur glacé.

Alors que la chanson arrivait à son terme, il releva ses paupières et présenta en guise de regard deux pierres froides. Ses yeux bleus avaient la teneur d'un océan de nuit.
La chanson semblait avoir égayé la jeune fille qui présenta des signes de joie. Linéar présenta une mine avenante, mais sans excès. Il faisait presque tâche dans cette environnement de fête.

"Pour un fantôme, ce n'est pas mal du tout..."

dit-il pour la féliciter. Il avait un petit sourire, sa guitare encore en main.

Il se rapprocha de la table :

"Vous chantez pour gagnez votre vie, ou seulement par plaisir et sans arrières pensées ?"

lui demanda-t-il, tandis qu'il rangeait son instrument.

Elle fut surprise de ne découvrir aucune joie de jouer dans les yeux du jeune homme. ainsi la musique était pour lui, un élément de commerce et non un élément d'émotion, cela sembla peiner la jeune femme. Il lui posa une question étrange à laquelle elle eu du mal à répondre:

"...Se peut il que l'ont fasse de la musique par intéret seulement?"

Elle s'était assise près de lui très près, comme si elle voulait plonger dans les yeux du jeune homme et découvrire ce qu'ils cachaient. Elle avait une attitude, relativement sauvage. Les jambe repliées, les mains appuyées sur les banc, elle l'observait, comme si elle allait bondir au moindre mouvement. Elle n'était pas un fantôme, mais bien au contraire, un être sauvage qui cherchait le contatc vers autrui comme on cherche l'eau pour boire.

Elle se plongea dans les yeux de glace du jeune homme, et frissona, comme si elle venait de prendre un pic glacé entre les omoplates.Elle inspira, toujours dans la même position et attendit une explication de la part de son nouveau compagnon. Elle était peiné de voir un être aussi distant de ses sentiments, elle qui avait du mal à les assimilés, les trouvait d'une beauté remarquable, alors que lui semblait ailleurs, loin de ces élans de beauté et de douceur...

Linéar savait apprécier les choses sans s'émouvoir au plus profond de lui-même, c'était un être de la surface. Il n'aurait su expliquer lui-même le pourquoi du comment : il avait toujours été ainsi. C'est ce qui l'empêchait de ressentir de la compassion à l'endroit d'autrui. Il n'était sensible qu'à la beauté et l'harmonie. Le reste n'était que néant.

"Oui, bien sur, tout ce qui est beau peut devenir utile. "

répondit Linéar avec douceur.

"Mais je suis beaucoup moins tolérant avec les gens qui se servent de la musique, et ne la servent pas eux-mêmes... Ils n'ont pas intérêt à la sabrer..."

Sa phrase finit en un murmure sourd. Il voyait que la jeune fille ne semblait pas avoir compris la portée de sa question précédente, alors il rajouta :

"Ce que je voulais dire, c'est que votre art vous attire la bienveillance de votre public, sans doute l'aubergiste vous fera un prix ou vous donnera même un repas gratuit. Ce n'est pas un vrai commerce, mais cela y ressemble. Musique contre amour et confort."

Linéar lui lança un regard piquant quand la jeune fille le dévisagea à la manière d'un animal sauvage. Un sourire un brin malicieux se figea au coin de ses lèvres. Mais il fut sur la défensive, il en était ainsi lorsqu'on essayait de le percer à jour. Lui aussi avait des secrets.

Elle eu un mouvement de recule quand il lui lança un regard étrange. Elle était quelque peu blessée par ses paroles:

"Ainsi...Lorsque je chante, c'est seulement pour que les gens m'aiment?"

Sa voix avait virée de la joie à la tristesse profonde. ainsi, personne ne l'aimait vraiment, qui aimerait une eprsonne dont on ne connait rien, dont personne n'essaye de découvrir le passé? Elle soupira, et observa le jeune homme, avant de demander:

"Et vous...Vous jouer, seulement pour vous, et par intérêt, ça se voit dans vos yeux..."

Sa voix était calme sereine mais avec une pointe de nostalgie. Elle vit apparaitre, une petit fille rousse comme le feu, qui s'approcha d'elle, pour lui tendre une jolie, fleur. Liyana l'observa et lui sourit, tendrement avant de prendre sa fleur, de déposer un baiser sur sa joue et de la voir s'éloigner. Elle installa la jolie fleur blanche dans ses cheveux et commanda un autre verre de vin. Le tavernier lui amena la bouteille, entière en lui offrant son plus beau sourire...

"Peut être que toutes ces choses sont éphémères, mais au moins...je ne suis plus seule pour une nuit..."

Ses paroles, étaient pleines de sens pour la jeune femme. Elle soupira, avant de boire une gorgée de vin. Elle s'essuya les lèvres du bout des doigts, pour une fois, et observa le jeune homme, comme si elle attendait une réponse de lui...

Visiblement, il avait touché un point sensible : une part du mystère de la jeune fille s'envolait, et Linéar eut un sourire plus prononcé. C'était un sourire qui dénotait une certaine malice, un brin narquoise. Le jeune homme pencha la tête, et il renchérit :

"Je joue pour moi, en effet, je joue pour ma survie. Si je devais arrêter, je ne me donne pas une semaine avant d'aller nourrir les vers chez Perséphonè."

Il exagérait à peine. Il avait parlé d'une voix douce et sans heurt, comme si le sujet de sa propre mort ne le choquait pas. En fait, il y pensait sans y croire vraiment : il est difficile pour chacun de ne pas se croire immortel, surtout pour un musicien dont l'art le métamorphose le temps d'une chanson en un prophète atemporel.

"C'est dommage de prétendre à l'éphémère quand on a une voix aussi particulière que la vôtre..."

lui répondit-il.

"La solitude ne devrait pas vous effrayer au point de quémander quelques douces attentions. exigez..."

Il détourna la tête afin de dévisager quelques personnes : des gens heureux, des gens sans intérêt.
Parce que le bonheur était trop souvent un synonyme de médiocrité, Linéar s'en méfiait : le bonheur, le vrai, le dur, endort le talent. La joie a au moins le mérite d'être volatile et de ne pas brimer le génie....

Elle soupira, ses paupières étaient devenues lourdes, et ele sentait la fatigue s'emparer d'elle. Elle observa Linéar et l'examina, tentant de graver dans sa mémoire, cet instant, cette cinversation avec cet homme si étrange. Elle espérait ne jamais devenir comme lui, et pourtant elle l'admirait pour cela.

Le son de la vois du jeune homme résonnait dans sa coeur comme une évidence pourtant. Il se devait de continuer de jouer, comme elle se devait de continuer de chanter. Elle posa ses yeux couleur turquoise sur lui, et d'une voix douce et calme, lui dit simplement:

"Merci...De m'avoir exposé votre point de vue..."

Elle l'observa et ajouta:

"Nous nous reverrons, surement, je dois vous acheter une harpe..."

Elle lui fit un sourire charmant, avant de, avec une certaine hésitation, caresser la joue du jeune homme du revers de la main. C'était la première vraie rencontre qu'elle faisait dans cette ville, et celle ci serait marquante. Peut être que son geste serait mal interprété, peut être pas, elle s'en fichait. Ce qui l'importait à cet instant, 'était la joie qui régnait dans ce lieu, l'amour qui circulait comme un champ électrique et ce regard de glace poser sur elle...Elle ne fit aucune geste pour s'éloigner elle attendait une réaction...

Linéar n'était certes pas quelqu'un de profondément convivial, et dont la compagnie s'arrachait. Il était de ces êtres qui savent s'adapter avec élégance à la foule sans pour autant en faire partie. Etrange, et étranger, au milieu de ces gens, il gardait son sourire où la malice se mêlait à une douce nonchalance.

Son regard vrilla le sien : les yeux de la jeune fille avaient une couleur plus vive que les siens. Ils ne semblait pas figés dans une rigide froideur, c'était deux petites flammes bleues et dansantes, à l'image de toute sa personne même.

Le fait d'évoquer leur prochaine rencontre était comme les prémisses d'un au revoir. Le geste de Liyana ni ne surprit ni ne troubla Linéar : parce qu'il s'était noyé dans ses pensées l'espace de quelques secondes, il avait à peine ressenti la caresse, mais d'instinct sa main était venue saisir celle de la jeune fille avec fermeté.
En même temps, il se leva sans hâte, et attirant la main qu'il tenait vers ses lèvres il y déposa un baiser, dans la plus pure tradition du gentleman prenant congé d'une lady.

"En effet, ma boutique vous est ouverte."

dit-il simplement en relâchant sa main. Il réajusta le léger manteau qu'il portait en l'observant d'un air impassible :

"Sur ce, passez une bonne soirée."

Et il tourna les talons, en direction de la sortie, insensible à la joie qui transpirait encore des murs, mais de bonne humeur, comme il l'était toujours après avoir humé une musique de qualité.

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